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Benelhadj répond sèchement à Bengrina : « S’il y avait une justice… »

Benelhadj répond sèchement à Bengrina : « S’il y avait une justice… »

Suite de la polémique entre le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et le président du mouvement El Bina.

Mohand Ouamar Benelhadj s’était élevé contre le discours ouvertement anti-kabyle développé pendant la campagne pour les législatives du 12 juin par Abdelkader Bengrina.

Celui-ci lui a répondu en remettant en cause la légitimité de M. Benelhadj en tant que SG de l’ONM, lui reprochant notamment de s’exprimer en français et de ne pas soutenir le gouvernement.

La réplique du moudjahid n’a pas tardé à venir. Elle est sèche et sans équivoque. « C’est de l’insolence. Il est mal éduqué », a-t-il déclaré à propos du président d’El Bina, dans une vidéo postée dimanche 20 juin sur la chaîne Youtube de l’organisation.

« Lui et moi, c’est le noir et le blanc, il n’y a pas de comparaison possible. J’ai 91 ans, je le dépasse de 40 ou 50 ans (Bengrina a 59 ans, NDLR), mon corps est foutu (sic) pour l’Algérie, lui il se porte bien, j’habite un appartement dans un immeuble, je monte et descend tous les jours les escaliers et je suis tombé plusieurs fois, lui il habite je pense à Club des Pins. S’il y avait une justice, c’est moi qui serais à Club de Pins et lui dans une cabane », a fustigé Benelhadj.

« Il en est arrivé à donner des leçons et à promettre aux Algériens des places au Paradis. Qu’il aille à Gaza combattre les sionistes. Il ne doit pas promettre aux gens en restant au bord de la mer à Club des Pins, avec l’argent du peuple, comme l’ont fait avant lui ceux qui ont pris des prêts du FNDA (Fonds national de développement agricole) », a-t-il ajouté.

Benelhadj répond ensuite une à une aux accusations de Bengrina à son égard.

A propos de sa présence à la tête de l’ONM par intérim, il explique qu’après le décès de l’ancien SG Saïd Abadou, les membres du secrétariat national ont insisté pour qu’il prenne l’intérim, étant le plus âgé, précisant que 13 secrétaires nationaux sur 17 ont voté pour lui. Quant au congrès, il n’a pas été possible de le tenir à cause de la crise sanitaire.

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« Je ne sais pas jouer du bendir comme toi »

« Il m’a accusé d’être illégitime. En quelle qualité a-t-il le droit de se mêler des affaires de l’ONM, des moudjahidine et d’apporter un tel jugement ? C’est de l’insolence, il est mal éduqué. En réalité, je ne dois pas lui répondre, nous ne sommes pas dans la même catégorie, ce n’est pas le même niveau. Moi j’ai fait mon devoir, lui il n’a pas fait le sien en tant que citoyen », répond celui qui a subi plusieurs blessures pendant la guerre de Libération nationale, perdant notamment une jambe.

Au reproche de ne pas s’adresser aux Algériens en langue arabe, Benelhadj rappelle qu’il a fait des dizaines de vidéos, toutes en arabe, mis à part deux ou trois dans lesquelles il s’adressait aux Français sur des questions mémorielles. Et de s’interroger : « Où était-il quand les Français ont mis en œuvre leur projet d’assimilation pour effacer la personnalité algérienne ? A-t-il réagi en tant que responsable politique au rapport Stora ? »

Autre accusation de Bengrina, Benelhadj ne soutient pas le gouvernement algérien. La réponse du SG de l’ONM est sans équivoque et pleine d’ironie : « Je ne sais pas jouer du bendir (instrument à percussion, NDLR) comme lui. Je ne suis pas Boudjmila (sorte de troubadour) pour jouer du bendir et du tambour. Je ne suis pas comme lui. Si je l’étais, je l’aurais peut-être précédé à Club des Pins. Je regrette que nos responsables puissent donner du fourrage (sic) à ceux qui ne le méritent pas. »

« Il me demande à moi de ramener dans le droit chemin le MAK et Rachad, et lui il observe de Club des Pins », réplique encore le SG de l’ONM à l’accusation de n’avoir jamais condamné le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) et le mouvement Rachad.

Benlhadj exprime en outre son soulagement du fait que Bengrina n’a pas été élu président de la République en décembre 2019. « Nous devons remercier Dieu que ce type ait perdu l’élection présidentielle. Il aurait convoqué tout le peuple algérien pour se mettre à plat ventre dans la rue devant lui », se félicite le vieux moudjahid.

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