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Blanchiment d’argent via le marché parallèle et les licences de Moudjahidine : un vaste réseau démantelé en France

Blanchiment d’argent via le marché parallèle et les licences de Moudjahidine : un vaste réseau démantelé en France

Le marché parallèle algérien sert-il à blanchir l’argent de la drogue ? Pour la seconde fois cette semaine, une affaire a été mise au jour en France. Selon Le Point, un vaste réseau de « collecteurs et blanchisseurs » a été démantelé la semaine dernière en France. 23 suspects ont été interpellés.

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Au domicile de Mohammed A., le principal suspect, les policiers français ont notamment saisi une comptabilité relative à la collecte, entre les mois de mars et de juillet 2017, de près de 23 millions d’euros, affirme Le Point. « Ce vaste réseau international de blanchiment, géré par des donneurs d’ordre (appelés « sarrâfs ») implantés en Algérie  et au Maroc, aurait au total réussi à collecter et « lessiver » près de 32 millions d’euros entre les mois de février et octobre 2017 », ajoute le journal français.

Mohammed A. et plusieurs de ses complices sont soupçonnés d’avoir mis en place « un établissement bancaire occulte ».

« Les membres de cette équipe recevaient, tous les jours, leurs ordres de collecte auprès de trafiquants de cannabis, via leurs sarrâfs marocains, confie une source proche de l’affaire. Plusieurs récupérations d’argent ont pu être observées, notamment en banlieue lyonnaise du côté de Vénissieux où près de 150 000 euros ont été collectés. De même au Petit-Quevilly et au Grand-Quevilly en Seine-Maritime où ce sont 300 000 euros qui ont aussi été récupérés. » Un langage codé était utilisé afin de préciser aux collecteurs le montant exact des sommes à récupérer, détaille le journal français.

En parallèle à ces collectes, des sarrâfs basés en Algérie s’occupaient de l’écoulement de ces liquidités auprès, notamment, de ressortissants algériens désireux de récupérer des euros en échange de dinars tout en contournant les règles très strictes du change entre les deux devises en vigueur dans le pays du Maghreb, ajoute Le Point.

« Un système de compensation entre dinars et euros a été mis en place par les organisateurs de ce réseau, poursuit la même source. Les ressortissants algériens, commerçants et particuliers, venus récupérer des euros auprès des collecteurs en France, les remboursaient en dinars aux sarrâfs en Algérie. Les commanditaires de ce système se payaient sur le taux de change. Le superviseur francilien, Mohammed A., prenait, lui, sa commission sur chaque opération de collecte », confie une source au journal français.

Un second mode de blanchiment d’argent, via l’achat de voitures en Europe destinées au marché noir algérien, a également été mis au jour. Les donneurs d’ordre algériens se remboursaient aussi des euros réglés d’avance aux sarrâfs marocains via la revente des véhicules importés depuis l’Europe, toujours selon Le Point.

« La revente de ces voitures sur le marché noir était particulièrement rentable au regard des droits de douanes très importants imposés quant à l’exportation de véhicules neufs vers l’Algérie, souligne un haut fonctionnaire. Pour faire un maximum de profit, les principaux protagonistes avaient réussi à racheter des licences de moudjahidine ou des certificats de changements de résidence qui permettent de s’exonérer des droits de douane pour l’achat d’un véhicule pendant cinq ans », conclut le journal.

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