La wilaya d’El Oued Souf dans le sud-est algérien est surtout connue pour sa production de pomme de terre. Elle produit également des céréales et à ce titre est promise à devenir un nouveau pôle céréalier, avec des rendements exceptionnels qui ont atteint cette année 70 quintaux de blé tendre à l’hectare.
En cette fin mai, la récolte a commencé et l’Office algérien des céréales (OAIC) a dépêché des moyens logistiques considérables à travers des camions et des engins de récolte.
A l’occasion du lancement officiel de la moisson, Larbi Bahloul, le wali ainsi que le président de l’APW étaient présents sur les lieux. Au niveau des silos de l’OAIC, le premier responsable de la wilaya d’El Oued a déclaré à la Télévision algérienne la volonté de faire de cette wilaya un pôle céréalier et de cultures stratégiques.
Algérie : El Oued se positionne comme un futur pôle céréalier
En bordure d’un champ de la commune de Ben Guecha située au nord-est de la wilaya et frontalière avec la Tunisie plusieurs dizaines de camions étaient stationnés pour ramener la récolte vers les silos. Dans le champ 4 moissonneuses-batteuses procédaient à la récolte et dans un nuage de poussière formaient sur leur passage d’impressionnants andains de paille.
Dans le champ aux épis nombreux où pas une seule mauvaise herbe ne dépassait, un investisseur a déclaré recevoir toute l’aide nécessaire et les conseils de la part des services agricoles. Il s’attend à des rendements de plus de 50 quintaux. Fièrement, il a déclaré : « chaque année je livre 2 000 quintaux de semences à l’Etat.»
Un autre investisseur a témoigné de rendements de 50 à 60 quintaux en blé dur et de 60 à 70 quintaux en blé tendre dans cette région du Sahara algérien. Ce qui représente un record sachant qu’au nord du pays, les rendements sont largement inférieurs, en raison de la faiblesse des précipitations.
Lors de la Foire de la production nationale d’Alger en décembre 2022, le président Abdelmadjid Tebboune a fixé le seuil des rendements des champs de céréales dans le Sahara.
« Pour un exploitant des terres dans l’extrême Sud, il dit avec fierté qu’il réalise un rendement de 50 quintaux à l’hectare. Mais ces 50 quintaux, c’est l’équivalent de 18 quintaux dans les Hauts-plateaux. Dans le Sud, avec l’eau et le soleil, celui qui fait moins de 70 quintaux à l’hectare, il est en train de perdre son temps », a-t-il déclaré.
Le blé dur est acheté par la CCLS locale à 6 000 DA le quintal tandis que le blé tendre l’est à raison de 5 000 DA. Dans la mesure où le seuil de rentabilité est fixé à 40 quintaux, l’opération est rentable pour l’investisseur.
Semences de blé, un produit stratégique
Elle l’est d’autant plus que le quintal de blé est majoré de 1 000 DA en moyenne dans le cas des blés destinés à la multiplication de semences.
La région d’El Oued produit donc du blé destiné à la consommation mais également du blé destiné à la production de semences. Il s’agit d’un produit stratégique qui conditionne la récolte prochaine. Sa production sous pivot d’irrigation garantit un niveau de récolte appréciable et surtout l’assurance d’être disponible dès l’automne prochain en grande quantité.
Concernant la commune de Chekchak, le wali a indiqué que des enveloppes importantes pour la localité voisine avaient été allouées pour le raccordement des concessions agricoles au réseau électrique.
Un raccordement qui, selon le wali, est un gage pour l’augmentation prochaine des surfaces irriguées.
Selon une étude d’universitaires, un des avantages de la région d’El Oued est que sa nappe d’eau souterraine bénéficie des pluies tombant sur le versant sud de l’Atlas saharien. Une partie de ces pluies s’infiltre et permet ainsi une recharge naturelle de la nappe.
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