Économie

Blé : l’Algérie et l’Egypte tirent les prix vers le haut

Portés par la guerre en Ukraine, les prix des céréales et des graines oléagineuses sur les marchés mondiaux maintiennent leur tendance à la hausse près de deux mois après le début du conflit.

Les importantes quantités importées par les pays d’Afrique du Nord, notamment l’Algérie et l’Egypte, contribuent aussi à booster les cours.

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Selon les données hebdomadaires du cabinet français spécialisé Tallage, reprises par France Agricole, les prix du blé français ont rebondi de près de 40 euros la tonne sur une semaine, atteignant 401 euros pour l’échéance de mai et 402,25 euros pour celle de juillet.

La hausse est jugée « assez surprenante » par rapport à la situation de l’offre et de la demande. « En fait, le marché est extrêmement fébrile dans ce grave contexte de guerre en Ukraine au point d’influencer les prix au-delà de ce qui est habituel », analyse le cabinet.

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L’élément principal qui porte les prix vers le haut reste la guerre en Ukraine. L’armée russe demeure fortement présente à l’est et dans le sud de ce pays, ce qui limitera les exportations ukrainiennes pour longtemps encore.

Mais cette semaine, c’est le retour de l’Égypte aux achats après avoir annulé deux appels d’offres, qui a mis le feu aux poudres, selon Tallage, malgré des conditions climatiques globalement favorables dans certains pays producteurs.

Non seulement l’Égypte est revenue sur le marché, mais elle a acheté un très gros volume de blé français, à savoir 4 bateaux d’un total de 240 000 tonnes pour chargement fin mai, à un prix de 492,25 dollars la tonne à destination.

Ce pays a aussi acheté dans le cadre du même appel d’offres 50 000 tonnes de blé bulgare à 480 dollars la tonne et 60 000 tonnes de blé russe à 460 dollars la tonne, toujours à destination.

L’Algérie, un autre gros importateur, a aussi acheté du blé cette semaine : 120 000 tonnes au total entre les blés bulgare et roumain, selon la même source.

« L’achat a été fait sur une base optionnelle donc nous n’avons pas la certitude que le blé français ne figurera pas parmi les origines retenues », lit-on dans l’analyse à propos des importations algériennes. 31 500 tonnes d’orge fourragère d’origine française sont en outre en route vers l’Algérie.

Le prix de ce produit a aussi suivi le blé, gagnant 36 euros la tonne pour effleurer le seuil des 400 dollars la tonne (393 euros par la tonne rendu Rouen, livraison en juillet).

La hausse de l’orge française est expliquée par le départ de grosses exportations vers un autre pays nord-africain, le Maroc, et d’autres pays, dont la Chine.

Les oléagineux toujours à la hausse

S’agissant du maïs, c’est aux États-Unis qu’il a flambé cette semaine, gagnant 6,5 dollars la tonne, pour atteindre 352 dollars la tonne.

Tallage fait état de l’annonce de Joe Biden de vouloir autoriser l’utilisation d’E 15 (éthanol à 15 %) sur les mois d’été alors que normalement seul l’E10 est autorisé. Cette mesure, qui vise à contenir la montée des prix de l’essence, pourrait soutenir la consommation de maïs. Pour cette céréale, ce n’est pas un pays nord-africain qui tire les prix vers le haut, mais la Chine qui vient d’acheter un million de tonnes de maïs américain.

Côté oléagineux, la semaine a été marquée par la hausse du colza français, dépassant de nouveau la barre des 1000 euros pour atteindre 1015 dollars la tonne, gagnant 52 euros entre le 8 et le 14 avril.

Le soja aussi regagne du terrain, progressant à Chicago de 13 dollar la tonne et 12 dollars au Brésil (618 et 568 dollars la tonne respectivement).

Enfin, la forte demande due à la baisse des exportations ukrainiennes continue de porter vers le haut les cours du tournesol. En France, cette graine oléagineuse a monté cette semaine de 50 euros pour atteindre 1010 euros la tonne.

 

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