Politique

Bouchachi, Bouregaâ et Benlarbi chez Ali Belhadj : une visite qui enflamme et divise la toile

La visite de certaines figures connues du hirak au domicile d’Ali Belhadj divise analystes et internautes. L’avocat Mustapha Bouchachi, et les deux ex-détenus Lakhdar Bouregaâ et Samir Benlarbi ont rendu visite à l’ex-numéro 2 du FIS-dissous le jour même de la célébration du premier anniversaire du hirak.

« Nous lui avons rendu visite chez lui après avoir entendu qu’il avait été malmené. C’était pour le consoler et lui exprimer notre solidarité. Ali Benhadj ne peut même pas se recueillir sur les tombes de ses proches ou assister à des fêtes familiales », a expliqué Me Bouchachi. Mais beaucoup critiquent l’initiative.

« Ce n’est peut-être pas l’image à retenir de ce premier anniversaire du hirak, tellement on a vu de plus belles et de plus prometteuses. Mais c’est tout de même une image. Pas vraiment enthousiasmante, au demeurant », écrit le chroniqueur Slimane Laouari.

L’écrivain Mohamed Balhi y voit une « collusion islamistes-démocrates » et met en garde que « les expériences dans d’autres pays nous montrent que les collusions islamistes-démocrates, à la faveur d’un coup de force (insurrection) ou d’un vote (financé par les monarchies rétrogrades du Golfe et appuyé par les Anglo-saxons) aboutissent à la victoire des islamistes. Et ce sont les démocrates qui sont les dindons de la farce ».

Cherifa Kheddar, présidente de l’association Djazairouna qui défend les intérêts des familles des victimes du terrorisme, dit ne pas être surprise par cette « réunion de famille ordinaire », rappelant que « Mustapha Bouchachi milite depuis 30 ans pour la reconnaissance des islamistes, Samir Belarbi est un militant qui n’a jamais caché ses penchants islamistes et Lakhdar Bouregaa est aussi un militant dont le passé révolutionnaire n’a jamais caché son conservatisme ». « Il y a un principe intangible qu’il ne faut pas enfreindre ‘séparation de la politique et de la religion’. Sinon cette révolution va nous mener à une autre décennie noire », met en garde un internaute, Mohammed Si Ammour.

La visite n’a toutefois pas suscité que des réactions négatives. Beaucoup d’internautes ont défendu l’initiative. « La véritable escalade c’est l’escalade du pacifisme au sein de notre hirak, et le respect mutuel. Il faut écouter leur point de vue et leur permettre de s’exprimer », a réagi le fils de Bouregaâ, Hani, très actif sur les réseaux sociaux.

« On ne peut pas continuer la guerre de 100 ans au bénéfice de ce pouvoir corrompu. Et si c’était le compromis historique, naguère théorisé par Aldo Moro et Enrico Berlinguer, à l’Algérienne. On ne peut pas demander à Ali Belhadj de cesser d’être islamiste mais de respecter le verdict des urnes. Certains faux-démocrates préfèrent toujours vivre sous la protection des chars », écrit un autre internaute.

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