Politique

Brahim Laalami retourne en prison, Chafik Medjahed transféré à l’hôpital

Le militant du Hirak Brahim Laalami retourne en prison. Arrêté la semaine dernière par les garde-côtes algériens alors qu’il tentait de rejoindre l’Espagne clandestinement, il a été jugé et condamné par le tribunal d’Oran à une peine de prison avec sursis.

Mais il n’a pas été remis en liberté. Il a été transféré à Bordj Bou Arreridj, sa ville natale, où il est poursuivi dans d’autres affaires. Présenté ce dimanche 4 juillet devant un juge d’instruction du tribunal de la ville, il a été écroué, rapporte le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Son procès devait avoir lieu ce dimanche en comparution directe, mais il a été renvoyé au 11 juillet. Laalami est poursuivi dans deux dossiers, selon la même source. Il est accusé de véhiculer un discours de haine, outrage à corps constitué, diffusion de fausses informations et incitation à attroupement non armé.

Laalami a fait l’objet de nombreuses poursuites et fait plusieurs séjours en prison depuis le début du Hirak.

À Alger, le tribunal de Sidi M’hamed a prononcé la relaxe au profit de huit manifestants du Hirak, selon le CNLD. Sofiane Haddadji, Djamel Halimaoui, Slimane Kenoud, Yazid Wari , Wadjib Hadroug, Mustapha Ben Saha, Saad Boudhabia et Wahid Chorfa étaient arrêtés le 21 mai dernier au cours d’une manifestation à Alger.

Ils étaient poursuivis pour « attroupement non armé, incitation à attroupement non armé, trouble à l’ordre public ». Le parquet avait requis 6 mois de prison ferme et une forte amende à l’encontre de chacun d’entre eux.

À Mascara, le verdict est dans le procès en appel de Habib Si Chouaib. Sa peine est réduite de 18 à 8 mois de prison ferme. Arrêté le 25 mai dernier, il devrait quitter la prison le 25 janvier 2022, toujours selon le CNLD.

L’activiste Koceila Tigrine, jugé par le tribunal de Tizi-Ouzou, a pour sa part écopé de 300 000 dinars d’amende pour « outrage à corps constitué » et « atteinte à la personne du président de la République ».

Le CNLD rapporte en outre le transfert de Chafik Medjahed de la prison d’El Harrach à l’hôpital Mustapha d’Alger. L’état de santé du détenu s’est dégradé après la grève de la faim qu’il a observée, explique la même source.  Chafik Medjahed a été arrêté début mai au cours d’une marche à Alger. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont un relève de la criminelle : « complot ayant pour but d’inciter les citoyens contre l’autorité de l’État ».

Le CNLD signale aussi qu’un activiste est en garde à vue depuis 11 jours. Il s’agit de Walid Hamitouche, arrêté le 24 juin.

« Walid Hamitouche a appelé sa famille le 29 juin 2021, pour les informer qu’il est, depuis son arrestation en date du 24 Juin 2021, au centre Antar (Ben Aknoun) où il se fait interroger en attendant sa présentation devant le procureur prochainement », rapporte la même source.

Au total, près de 300 prisonniers d’opinion sont détenus dans les différentes prisons du pays, dont une centaine à Alger, selon le décompte du CNLD. Ce décompte ne prend pas en compte les manifestants libérés sur décision du président de la République Abdelmadjid Tebboune ce dimanche 4 juillet.

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