Les candidats à la présidentielle ont poursuivi ce mardi leur campagne électorale, pendant que les étudiants manifestaient dans les rues de plusieurs villes, pour la 40e fois depuis le début du mouvement populaire. Les deux camps se sont une nouvelle fois affrontés à distance, et dans le calme.
À Zeralda dans l’Ouest d’Alger, Abdelaziz Belaid a promis qu’il donnera « plus de chance aux diplômés des universités afin de participer à l’édification des institutions de la nouvelle république ».
Devant ses partisans, le candidat a assuré que l’Algérie « a besoin de son élite plus qu’autre chose ». Et d’ajouter : « L’Algérie qui a besoin dans ces circonstances d’homme sincères et fidèles, ne trouvera plus patriotes que les étudiants qui ont joué un rôle dans le mouvement national et ont décidé le 19 mai 1956 d’abandonner les bancs des études et rallier les rangs de l’Armée de libération national ».
De son côté, Ali Benflis, en meeting à Ghardaïa, a promis d’ouvrir « un dialogue large avec toute la classe politique y compris ceux qui s’opposent aux élections afin de semer la confiance au sein du peuple qui ne croit plus en les politiques ».
Il a assuré que son programme électoral « est rassembleur de tout le peuple algérien » et vise « à mettre en place un régime politique que le peuple élira et lui donnera la légitimité, lequel sera à même de réaliser l’équité entre les citoyens et les régions du pays, mettra un terme aux disparités et rendra comptables les responsables ».
À Bechar, Azzedine Mihoubi s’est engagé à appliquer un programme spécial « Rêve du Sahara » pour le développement économique et social de cette wilaya et des autres régions du sud du pays, un programme qui vise essentiellement l’exploitation de l’ensemble des ressources agricoles, touristiques, minières et culturelle de cette partie du pays.
Pour sa part, le candidat du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, s’est engagé, lors d’un meeting populaire aux Eucalyptus (Alger) à concrétiser le principe de l’équité d’un État démocrate et social conformément à la Déclaration de Novembre, prônant notamment l’équité en matière des salaires.
Pendant que les candidats tiennent leurs meetings, plusieurs dizaines de citoyens manifestent leur rejet de la présidentielle du 12 décembre, à travers plusieurs régions du pays.
Les étudiants et les anti-présidentielles dans la rue
Ce mardi, à Bejaia, un rassemblement populaire pacifique devant le siège local de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a été organisé des citoyens qui ont réaffirmé leur rejet des élections du 12 décembre, rapporte la page « Bejaia Sois l’Observateur ».
Toujours à Bejaia, où les actions de protestation sont devenues quasi quotidiennes, une marche a été initiée par des syndicats des travailleurs et des organisations indépendantes à la fois pour réitérer leur rejet de la prochaine présidentielle, mais aussi pour appeler à la libération des détenus d’opinion.
À Jijel, des citoyens ont organisé un rassemblement de protestation devant l’antenne locale de l’Anie, et ce pour la 14e fois consécutive. Les manifestants ont scandé les slogans du hirak, et réitéré leur refus des présidentielles.
À Constantine, une manifestation contre la présidentielle a été organisée devant le centre culturel Al Khalifa, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
À Alger et Tizi Ouzou, les étudiants ont marché pour réitérer leur rejet de la présidentielle, réclamer le départ des symboles du régime et la libération des détenus d’opinion.
