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Carnet de campagne 20 : « Même Bouteflika s’est démarqué des partisans du 5e mandat »

Carnet de campagne 20 : « Même Bouteflika s’est démarqué des partisans du 5e mandat »

Toufik Doudou / PPAgency / NEWPRESS

À Mostaganem, Amara Benyounes, président du MPA, a attaqué ceux qui appellent à appliquer l’article 102 de la Constitution sur l’état d’empêchement du président de la République. « Ces opposants appellent aussi l’armée à intervenir dans les affaires politiques. Je ne suis pas prêt à m’asseoir à la même table que cette opposition », a-t-il déclaré. Il a invité ceux qui ont critiqué le recours à la planche à billets de présenter d’autres alternatives. « Le libéralisme est un choix irréversible et inévitable pour l’Algérie. Le socialisme est dépassé. Il a échoué même dans les républiques qui l’ont adopté depuis le début », a-t-il affirmé.

À Sétif, Ali Benflis, président de Talai El Hurriyet, a déclaré que son parti se présente comme « une alternative » pour mieux servir les intérêts des citoyens, notamment dans les assemblées élues locales. « Nous devons passer à un nouveau régime bâti sur la démocratie, la souveraineté populaire et la modernité. Il est important d’engager un dialogue global, réunissant pouvoir et opposition, pour faire le diagnostic de ce qui ne va pas dans le pays aux fins de trouver les solutions qu’il faut d’une manière efficace et consensuelle. Nous devons pousser l’Algérie vers l’avant et ne plus perdre de temps », a-t-il préconisé. Il a critiqué « la censure » de son parti par les médias publics comme l’ENTV. « C’est la preuve que le régime actuel n’accepte pas l’autre et ne veut pas que les élections soient honnêtes. Le régime est devenu vieux. Il est dépassé par le temps. Malgré cela, il refuse de donner la chance aux jeunes pour pouvoir changer les choses. La souveraineté populaire est violée. Les électeurs votent pour des candidats et trouvent d’autres à l’annonce des résultats », a-t-il dénoncé.

Sur son compte Twitter, Abdelmadjid Menasra, président du MSP, a commenté la polémique née des déclarations faites par l’avocat Farouk Ksentini sur le cinquième mandat du président Bouteflika (en 2019) et du démenti fait par présidence de la République sur une rencontre la avec le chef de l’État. « Ksentini a échoué dans la mission qui lui a été confiée. Il n’a pas su la mener », a-t-il tranché. « Le démenti de la Présidence a ajouté une couche à la confusion. Comment un homme de sa trempe ose inventer une audience avec le président et rapporter avec assurance son désir de se représenter pour un cinquième mandat ? Et la Présidence se contente de démentir sans le poursuivre et attend plus de 24 heures (avant de réagir) », a-t-il ajouté.

À Sidi Bel Abbes, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a écarté l’hypothèse que le président Bouteflika soit lié aux appels pour un cinquième mandat en 2019. « Les partisans du cinquième mandat ont tout inventé et personne ne les a chargés de le faire. Même le président Bouteflika s’est démarqué d’eux », a-t-elle dit. Selon elle, les partis du pouvoir se cachent derrière le programme du président de la République. « Alors que ce même programme n’est pas adapté à leurs positions et projets politiques. Le peuple a divorcé avec ces partis durant les législatives de mai 2017 », a-t-elle appuyé. Elle a critiqué la Commission des finance de l’APN qui a supprimé la proposition du gouvernement d’introduire un impôt sur la fortune dans le projet de loi de finance 2018. « Pourquoi cette commission n’a-t-elle pas annulé la hausse du prix du carburant qui va toucher gravement le pouvoir d’achat du citoyen ? », s’est-elle demandée.

À Bouira, Mohcine Belabbas, président du RCD, est revenu sur la gouvernance en Algérie. « Nous avons des hommes de pouvoir, pas des hommes d’État. L’Algérie paye les conséquences d’une longue gestion inefficace et chaotique », a-t-il dit.

À Alger, Moussa Touati, président du FNA, a estimé qu’il est encore trop tôt pour parler de l’élection présidentielle de 2019. « Je ne pense pas que Bouteflika se portera candidat par procuration et laisser d’autres faire la campagne à sa place. En 2014, il était candidat sans mener de campagne électorale. Il ne fera pas la même erreur », a-t-il prévu. Il a accusé l’administration d’entamer déjà la « fraude technique » en fermant les yeux sur « la double », voire « la triple » inscription sur les listes électorales. « Nous avons constaté cela dans plusieurs communes du pays et nous avons des preuves », a-t-il dit. Il a mis à l’index le wali de Batna qui aurait fait pression pour que la liste du FNA pour l’APW soit rejetée après avoir été validée par un magistrat. Le FNA est présent dans 33 wilayas avec 478 listes pour les APC.

À Tizi Ouzou, Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, a parlé de la pauvreté « qui ne cesse de prendre de l’ampleur chez les populations ». « Le pays connait une crise de pouvoir. Il n’y a pas de transparence dans le processus de prise de décision. Donc, la corruption va s’épanouir davantage », a-t-il averti. Les tentatives de déstabilisation du FFS ont, selon lui, bien échoué. « Le FFS se porte bien rassurez-vous », a-t-il dit

À Bordj Bou Arreridj, Naïma Salhi, présidente du Parti pour l’équité et la proclamation (PEP), a déclaré que la force de l’Algérie ne vient que de la consolidation des institutions locales élues. « Il est plus que nécessaire de rester à l’écoute des préoccupations de l’Algérie profonde. Nos candidats sont honnêtes et compétents. Ils se sont engagés à fournir des efforts pour relancer réellement le développement local et à améliorer les conditions de vie des citoyens », a-t-elle soutenu. Elle a appelé les Algériens à voter massivement jeudi prochain.

À Alger, Abdelaziz Belaid, président du Front El Moustakbel, a appelé à la constitution d’une véritable commission indépendante pour la supervision électorale. Selon lui, la présence de scrutateurs dans les bureaux de vote ne constitue pas une garantie pour « une élection propre ». « Les techniques de fraude sont devenues plus subtiles. Les partis ne peuvent rien faire pour les contrer. La présence de contrôleurs de partis dans les bureaux n’empêche pas la falsification des PV », a-t-il noté. Les candidats de son parti sont, selon lui, à 80% des jeunes. « Nos candidats sont en majorité des universitaires. Nous avons des femmes et des jeunes têtes de liste. Notre parti adopte un discours centriste et modéré. Nous avons présenté des listes dans 800 communes », a-t-il précisé. 

Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a déclaré, dans une interview à l’ENTV, diffusée dimanche soir, que l’administration ne s’est pas alignée du côté des partis du pouvoir (FLN, RND, TAJ, MPA, ANR, El Karama) lors de la préparation des listes de candidatures. « Nous avons traité toutes les listes de la même manière, à égalité. Les listes qui ont été mises à l’écart, l’ont été en application de la loi et avec justification légale. Les dossiers ont été étudiés sans prendre en compte l’appartenance politique », a-t-il soutenu.

L’opposition a accusé les pouvoirs publics d’avoir exclu certaines listes électorales dans des wilayas pour « avantager les partis du pouvoir comme le FLN et le RND ». À propos de la transparence du scrutin du 23 novembre, Bedoui a chargé les responsables des partis d’assurer la présence des contrôleurs dans les bureaux de vote.

Intervenant à la Chaîne III de la Radio nationale, Noureddine Bedoui, a annoncé que le code révisé de commune et de wilaya sera adopté lors du premier semestre 2018. Il a exprimé son désaccord avec Abdelwahab Derbal, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), qui a demandé la révision de la loi portant régime électoral, surtout la disposition qui oblige les partis à avoir au moins 4% lors de précédentes élections pour pouvoir postuler pour un autre scrutin. « Cette mesure est positive. Elle a créé une certaine dynamique au sein des partis. Le nombre des listes électorales proposées a augmenté de 10% par rapport aux élections locales de 2012 », a-t-il relevé. Après la révision du fichier électoral, en octobre 2017, le corps électoral est de 22.878.056 inscrits. « Ce chiffre est provisoire. Il nécessite une consolidation commune par commune », a-t-il indiqué. Le vote électronique ne se fera pas, selon lui, avant 2022. « Tous les citoyens doivent avoir leurs cartes d’identité biométriques pour pouvoir organiser le vote électronique. Actuellement, onze millions d’Algériens détiennent des cartes biométriques », a-t-il précisé.

Le premier bureau itinérant de vote pour les élections locales a entamé son parcours, depuis samedi 18 novembre, à partir de Tindouf vers El Kehal Chenechène pour permettre aux électeurs nomades de voter. Le vote commencera ce lundi 20 novembre et concerne presque 1.000 électeurs éparpillés dans cette zone désertique. Selon l’agence APS, dix bureaux itinérants sont prévus dans la wilaya de Tindouf dont six dans la commune d’Oum Lâasel. La wilaya de Tindouf compte 87.931 électeurs inscrits. Dix wilaya, la plupart du Sud du pays, sont autorisés à avancer jusqu’à 72 heures la date du scrutin du 23 novembre.

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