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Censure au Sila ? « Quand on n’aime pas une personne, on ne répond pas à son invitation »

Censure au Sila ? « Quand on n’aime pas une personne, on ne répond pas à son invitation »

Les organisateurs du 22e Salon international du livre d’Alger (Sila), prévu du 25 octobre au 5 novembre 2017 au Palais des expositions des Pins maritimes, à l’est de la capitale, ont annulé la participation de deux universitaires algériens, le sociologue Aissa Kadri et l’historien Daho Djerbal à une rencontre sur la lutte anti coloniale. La rencontre était initialement prévue le 1er novembre 2017.

Les deux écrivains  ont été informés par un appel téléphonique après avoir reçu une invitation par mail. « Cette décision non transmise par le même canal que l’invitation officielle relève, à notre sens, et si elle est avérée, au-delà d’une censure intellectuelle, d’une vengeance de bas étage contre des signataires d’un appel à une sortie de la crise « existentielle » que vit le pays à travers la mise en place d’une transition consensuelle », ont écrit les deux universitaires dans un Appel, publié le 9 octobre 2017.

L’Appel a été co-signé avec le politologue Mohamed Hennad, la sociologue Ratiba Hadj-Moussa et les journalistes Mustapha Benfodil et Chérif Rezki.

Les cinq intellectuels avaient publié, le 7 septembre 2017, une déclaration appelant à l’organisation d’une élection présidentielle en Algérie en raison de l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika et l’organisation d’une « Constituante ».

« Un invité de moins »

Contacté par TSA, Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, a rejeté toute idée de « censure intellectuelle ». Il a précisé que le Salon a déjà la confirmation de la présence de 84 invités pour l’animation des conférences, des rencontres et des tables rondes.

« Jusqu’à preuve du contraire, le Salon international du livre d’Alger est mis sous le haut patronage du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Le président a été démocratiquement élu pour un mandat de cinq ans. À mon avis, quand on n’aime pas une personne, on ne réponds pas à son invitation », a-t-il déclaré, en allusion à l’appel du 7 septembre.

Interrogé sur le refus de l’historien français Olivier Le Cour Grandmaison de venir au Sila par « solidarité » et pour dénoncer « la censure », M. Messaoudi a ironisé  : cela va faire « un invité de moins ». « Les Algériens ne sont jamais mêlés des questions franco-françaises. Dans les années 1980, le président français était malade et hospitalisé. Les intellectuels algériens n’ont pas lancé un appel pour organiser des élections présidentielles en France», a-t-il appuyé.

Le Sila 2017 sera marqué par la présence de 530 maisons d’édition et une participation spéciale de la Chine. L’Afrique du Sud est le pays invité d’honneur de cette édition.

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