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Ces éléments qui plaident pour le retour des IDE en Algérie

Ces éléments qui plaident pour le retour des IDE en Algérie

Ce n’est pas encore le bal, mais les visites de délégations d’hommes d’affaires en Algérie reprennent. Sont-elles annonciatrices d’une reprise de l’investissement étranger ?

Plusieurs éléments permettent en tout cas de le penser. Des hommes d’affaires américains viennent de séjourner dans notre pays pendant quatre jours. Ils représentent des entreprises opérant dans les ressources en eau, les énergies renouvelables et les hydrocarbures.

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Selon l’ambassade des États-Unis à Alger, les membres de la délégation américaine ont affiché leur volonté d’exploiter les opportunités qu’offre le marché algérien. 

Une autre délégation du même pays est attendue en juin prochain, a annoncé le mois dernier la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), dont la présidente, Saïda Neghza, a également évoqué avec la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis, Elizabeth Moore Aubin, la possibilité d’organiser un forum d’affaires algéro-américain avant la fin de l’année.

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Selon la CGEA, les investisseurs américains ont montré de l’intérêt pour plusieurs secteurs en Algérie, dont l’agriculture et l’agro-alimentaire, les mines, l’économie verte et les nouvelles technologies de l’information.

Ce mercredi 9 mars, Business France, l’opérateur public chargé de l’internationalisation de l’économie française, a organisé sous format digital la 13e édition des « Rencontres Algérie », sous le signe de la relance après deux ans de pandémie et plusieurs mois de brouille politique entre les deux pays.

Les rencontres visent à « promouvoir l’attractivité du marché algérien auprès des opérateurs économiques français » et « permettent de tenir informés les opérateurs sur les principales opportunités commerciales et partenariales, en décryptant les évolutions réglementaires et analysant l’actualité sectorielle », indique Business France.

Plusieurs éléments endogènes et exogènes plaident en effet pour la reprise de l’investissement étranger. Il y a d’abord la dynamique de réforme entreprise par l’Algérie pour améliorer son attractivité.

La mesure la plus importante a été la levéede la règle 49/51 plafonnant la part des étrangers dans le capital des entreprises de droit algérien.

Introduite en 2009, la règle n’est plus en vigueur que pour les investissements dans les secteurs définis comme stratégiques.

 

De nouvelles réalités ?

 

Un nouveau code des investissements devrait également voir le jour incessamment. Le 23 février dernier, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a annoncé à partir du Koweït que le nouveau texte sera publié dans un mois.

En 2019, en pleine transition politique, une nouvelle loi sur les hydrocarbures a été adoptée afin d’assouplir les règles pour l’investissement étranger dans le secteur qui connaissait un recul de la production.

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Toujours dans le chapitre de l’amélioration du climat des affaires, le président de la République a haussé le ton à plusieurs reprises ces derniers mois contre les entraves bureaucratiques qui empêchent l’investissement productif de redémarrer. Des centaines de projets ont depuis, été débloqués, selon la présidence de la République.

L’accalmie de la crise sanitaire, que d’aucuns jugent comme annonciatrice de la fin de la pandémie, est un autre facteur qui devrait permettre de meilleurs flux de capitaux étrangers. Car même si la léthargie remonte à quelques années, les restrictions liées à la pandémie ont aggravé la désaffection et empêché la reprise.

Les retombées de la crise ukrainienne pourraient aussi booster l’investissement occidental en Algérie, au moins pour des raisons stratégiques.

Sa forte dépendance au gaz russe a pris l’Europe au dépourvu et beaucoup de spécialistes ont relevé que l’Algérie aurait pu compenser une partie importante des livraisons russes si des investissements conséquents avaient été réalisés dans le secteur énergétique ces dernières années.

Ils ont surtout rappelé que les Européens ont montré peu d’intérêt pour le projet du gazoduc Nigal devant acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie ou encore pour l’extension du GME (gazoduc Maghreb-Europe) qui devait traverser les Pyrénées pour alimenter, en plus de l’Espagne et du Portugal, d’autres pays d’Europe, dont la France et l’Allemagne.

La remontée des prix des hydrocarbures, synonyme d’une manne importante pour l’Algérie, est un autre élément qui devrait booster l’attractivité du pays en suscitant l’intérêt des groupes étrangers pour les marchés de réalisation mais aussi pour les joint-ventures.

Pour l’Algérie, la crise ukrainienne, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, la flambée des prix du pétrole et les conséquences de la pandémie de Covid-19 représentent une fenêtre de tir pour attirer les investisseurs étrangers, notamment européens.

Elle peut représenter une solution pour des entreprises occidentales qui cherchent à se rapprocher de l’Europe. A condition que l’Union européenne qui a longtemps détourné son regarde des pays du Maghreb, revoit sa stratégie avec l’Algérie et ne pas le solliciter uniquement quand sa sécurité énergétique est en jeu, ce qui est le cas aujourd’hui avec la guerre en Ukraine.

De l’autre côté, l’Algérie doit améliorer son climat des affaires , adopter et appliquer une réglementation attractive pour les investisseurs nationaux et étrangers.

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