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Ces talents franco-maghrébins qui « galèrent » en France

Ces talents franco-maghrébins qui « galèrent » en France

La France vient de se doter d’une nouvelle loi sur l’immigration jugée par plusieurs voix comme étant susceptible de priver le pays des jeunes talents étrangers notamment maghrébins qui peuvent choisir d’autres destinations plus accueillantes, l’Amérique du Nord en tête.

Un jeune français d’origine immigrée, spécialisé dans l’intelligence artificielle, a raconté sur LinkedIn comment il est revenu ébloui d’un voyage aux États-Unis. « Le rêve américain est bien réel », reconnaît Ayoub Benhaddya, qui a été détecté grâce au programme Kesk’IA du franco-algérien Morad Attik.

Ayoub Benhaddya raconte qu’il a été en Amérique car il a été nominé pour deux concours de l’innovation, le « Young talent of the year (jeune talent de l’année) », organisé par de prestigieux établissements, les universités de Californie et Berkeley ainsi que La Haas school of business, et le « Project of the year ».

La Californie, avec sa Silicon Valley, est le centre de gravité mondial des nouvelles technologies. Ces jeunes débutants, venant de l’étranger, ne s’attendaient sans doute pas à être reçus en guest stars dans cette partie du monde où se bouscule la crème mondiale de la technologie et de l’innovation.

Ayoub Benhaddya : « Le rêve américain est bien réel »

Le jeune Ayoub Benhaddya raconte qu’il s’attendait à une cérémonie comme celle du Ballon d’or, avec un vainqueur à la fin. « Mais une fois arrivé là-bas, ça a été un choc. Le rêve américain est bien réel », écrit-il.

C’est que le jeune français et ses copains ont reçu un accueil auquel ils ne s’attendaient pas, partout où ils sont passés, aux universités Stanford et Berkeley, chez Google ou Apple. À leur côté, un chercheur français du nom de Gauthier Vasseur, déjà établi sur place depuis longtemps. « Je n’ai jamais vécu une semaine aussi intense et riche en termes de rencontres, d’échanges et de connaissances », reconnaît Ayoub Benhaddya.

« Chaque jour, c’était un plafond de verre qui se brisait », ajoute-t-il. Le jeune homme explique surtout que cette petite semaine passée aux États-Unis lui a permis de « supprimer des années de croyances limitantes ».

Le jeune français et son équipe ont remporté le prix du jeune talent de l’année et reçu une mention spéciale au concours du projet de l’année. Ayoub Benhaddya est rentré en France, mais avec un autre état d’esprit, des idées nouvelles. « Je suis encore plus motivé à me lancer, à faire preuve d’audace, à entreprendre, quelle que soit l’issue », écrit-il.

Morad Attik a témoigné sur le même réseau social que ces jeunes auxquels l’Amérique a déroulé le tapis rouge ont « galéré » en France où ils ont pu difficilement se faire recruter par des petites boîtes après des mois de démarches. « Ils sont reçus en ce moment même dans les deux plus prestigieuses universités au monde pour pitcher leurs projets », a écrit le Franco-Algérien sur LinkedIn.

Au lendemain de l’adoption mardi 19 décembre par le Parlement français d’une loi sur l’immigration très restrictive, notamment pour les étudiants étrangers, de nombreux responsables universitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque pour la France de perdre l’apport des talents étrangers.

Avec cette loi, la France risque de « faire une croix » sur l’apport des talents étrangers et menace gravement sa « compétitivité internationale », ont écrit les présidents de trois grandes écoles (l’ESSEC, l’ESCP et HEC) dans une tribune publiée dans Le Parisien. 18 présidents d’université ont par ailleurs estimé dans un communiqué commun que les nouvelles dispositions concernant les étudiants étrangers « mettent gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française ».

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