L’Algérie a présenté un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, soutenu par le groupe arabe à l’ONU. Pour ne pas être obligés d’utiliser leur droit de véto pour la troisième fois contre l’arrêt de l’agression israélienne, les États-Unis ont proposé un autre projet de résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire « temporaire », selon de nombreux médias.
Le projet de résolution algérien, qui devrait être soumis ce mardi 20 février à 16 h 00 (heure d’Alger), a acculé les États-Unis, premier soutien d’Israël dans sa guerre contre la bande de Gaza qui dure depuis quatre mois et demi et qui a déjà fait près de 30 000 morts parmi les Palestiniens, dont la majorité sont des femmes et des enfants. Washington s’est retrouvé devant l’obligation de lâcher du lest dans son soutien inconditionnel à son allié israélien.
Dans une déclaration publique, le groupe arabe à l’ONU a apporté un soutien franc au projet algérien.
« Il est regrettable de constater que le Conseil de sécurité de l’ONU demeure immobile et incapable de condamner les crimes que commettent quotidiennement les autorités d’occupation », ont indiqué les États arabes, appelant le Conseil de sécurité à « prendre une mesure immédiate » et à « ne plus faire la sourde oreille devant les appels de la communauté internationale et de l’opinion publique mondiale, qui appellent tous à un cessez-le-feu ».
Cessez-le-feu à Gaza : pour contrer l’Algérie, les États-Unis élaborent leur propre texte
« Nous soutenons avec force le projet de résolution présenté par l’Algérie et nous incitons l’ensemble des membres du Conseil de sécurité à voter pour ce projet », lit-on dans la déclaration.
Le projet algérien a mis Washington devant deux choix difficiles : mettre son véto pour la troisième fois contre un cessez-le-feu ou laisser passer la résolution contre l’avis de son allié israélien.
Les États-Unis n’ont toutefois opté pour aucune de ces deux options. Ils ont préféré faire circuler leur propre résolution, appelant également à un cessez-le-feu humanitaire, mais « temporaire ».
Selon le média israélien i24news, le projet américain, même si sa formulation « n’est pas définitive », inquiète au plus haut point le gouvernement israélien parce qu’il s’oppose à tout « déplacement forcé » des Palestiniens et lie le sort des otages israéliens à la Paix à Gaza.
I24 News, citant un responsable américain, indique que par le vote du texte des États-Unis, le Conseil de sécurité soulignerait « son vœu d’un cessez-le-feu temporaire à Gaza dès que possible, basé sur la libération de tous les otages, et la levée de tous les obstacles à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle ».
Outre le refus de tout déplacement de la population de Gaza à l’intérieur ou en dehors de la Palestine, le projet américain fait aussi référence au rejet de toute zone tampon qui grignoterait d’avantage les territoires de la minuscule enclave palestinienne.
Pour le média israélien, il s’agit d’un changement notable de l’attitude des États-Unis, opposés depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier, au mot « cessez-le-feu ». Il traduit « l’inflexion » américaine et fait écho au ton nouveau utilisé par le président Joe Biden dans son dernier entretien avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
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