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Chantage à l’immigration : le Parlement européen accuse le Maroc

Chantage à l’immigration : le Parlement européen accuse le Maroc

Passé maître dans le chantage à l’immigration ces dernières années, le Maroc a fini par s’attirer les foudres des Européens après avoir ouvert sa frontière à des milliers de migrants dont des mineurs pour « envahir » les enclaves espagnoles.

Le 17 mai, plus de 8.000 Marocains ont foncé à la nage sur Ceuta, ce qui a aggravé la crise diplomatique  entre Rabat et Madrid, sur fond du conflit au Sahara occidental.

| Lire aussi : Sur fond de crise avec l’Espagne, le Maroc a-t-il lâché sa bombe migratoire ?

L’Union européenne a réagi en assurant qu’elle se laisserait pas « intimider » par le Maroc qui est habitué à utiliser les migrants pour faire pression sur les Européens, notamment l’Espagne, pour obtenir des concessions sur le dossier du Sahara occidental.

« Personne ne peut intimider ou faire chanter l’Union européenne […] sur le thème migratoire », avait réagi le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas. L’allusion au Maroc était claire. « Ceuta, c’est l’Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n’est pas le problème de Madrid, c’est le problème de tous » les Européens, a-t-il ajouté.

Utilisation de mineurs

Moins d’un mois après cette grave crise migratoire, le Parlement européen a rejeté, dans une résolution adoptée ce jeudi 10 juin, « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, surtout des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur l’Espagne. »

Dans leur résolution, les députés européens ont déploré en « particulier la participation d’enfants, de mineurs non accompagnés et de familles dans le passage massif » de la frontière entre le Maroc et Ceuta, « mettant ainsi leur vie et leur sécurité clairement en péril ».

La résolution, adoptée par 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions, porte sur la « violation de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et l’instrumentalisation des mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire à Ceuta ».

« La crise a été déclenchée par le Maroc en raison de tensions diplomatiques avec l’Espagne »

Le Parlement européen note que depuis le 17 mai, date de l’arrivée de la première vague, une « augmentation sans précédent du nombre de passages vers le territoire espagnol a été constatée. »

« Quelque 9 000 personnes ont pénétré, par terre ou par mer, dans la ville autonome espagnole de Ceuta, après que la police marocaine a assoupli temporairement les contrôles aux frontières, ouvert les barrières et négligé de prendre des mesures pour arrêter les entrées illégales », accuse le Parlement européen.

Clairement, les parlementaires européens accusent Rabat d’avoir tenté de « punir » l’Espagne qui a accueilli sur son territoire pour des soins le président sahraoui Brahim Ghali. « La crise a été déclenchée par le Maroc en raison de tensions diplomatiques avec l’Espagne et qu’elle n’est en réalité pas liée à la question migratoire mais plutôt au fait que l’Espagne ait accueilli et admis à l’hôpital Brahim Ghali, le chef du Front Polisario », explique la résolution.

Le président Ghali a été ensuite entendu par la justice espagnole qui n’a rien retenu contre lui, avant de quitter l’Espagne pour l’Algérie où il a été hospitalisé à l’hôpital central de l’armée d’Ain Naajda (Alger). Le président Abdelmadjid Tebboune lui a rendu visite, et a remercié l’Espagne  d’ « avoir accepté » d’accueillir le président Ghali pour des soins.

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