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CHU de Blida : un nouveau pic de coronavirus enregistré après l’Aïd 

CHU de Blida : un nouveau pic de coronavirus enregistré après l’Aïd 

Le service réanimation Covid-19 du CHU de Blida (unité nouvellement construite initialement dédiée aux maladies ORL) a enregistré une augmentation du nombre de patients une semaine après la fête de l’Aïd El Fîtr, à cause du relâchement observé chez la population sur les mesures barrières.

« Une semaine après l’Aïd el Fîtr, nous avons remarqué un ‘’nouveau pic’’ rapidement atteint. De neuf malades (avant l’Aïd) nous sommes montés à 23 malades hospitalisés une semaine après », a déclaré à TSA, Dr Adel Boudahdir chef du service réanimation Covid-19 du CHU de Blida, précisant que cette augmentation « était en quelque sorte attendue » en raison du relâchement observé par la population vis-à-vis des gestes barrières juste après l’Aïd.

Une gravité entre modéré à sévère

De plus, les patients reçus ont des liens familiaux étroits, ajoute-t-il. « Actuellement (il y a 3 jours) nous sommes à 23 patients hospitalisés dont la gravité varie entre modérée à sévère », annonce Dr Boudahdir qui fait état que son unité n’a jamais atteint le maximum de ses capacités qui sont de 60 lits. « C’est un point positif car cela nous a permis d’hospitaliser les patients qui présentaient un véritable risque de passage en réanimation », souligne-t-il.

Selon Dr Boudahdir, la plupart des malades admis en réanimation sont âgés de 60 ans et plus et présentant des comorbidités et même sans comorbidités. « Parallèlement, nous avons reçu une population jeune dont la tranche d’âge varie entre 29 ans et 35 ans. Ce qui est étonnant c’est qu’un certain nombre de ces jeunes ont présenté des formes modérées à graves avec insuffisance respiratoire, alors qu’ils n’avaient aucune maladie déclarée, c’est-à-dire sans antécédents », fait observer Dr Boudahdir.

Des moments difficiles

Notre interlocuteur revient sur les moments difficiles que les personnels soignants ont vécus au début de l’épidémie. « Au début de l’épidémie les personnels soignants, témoigne Dr Boudahdir, était soumis à un stress énorme. Malgré le confort des hôtels dans lesquels nous étions, nous dormions extrêmement mal d’autant que nous faisions face à une situation inédite. Notre niveau de stress était extrêmement élevé. Nous recevions beaucoup de patients en même temps avec la hantise de ne pas disposer d’assez de places en réanimation et assez de matériel pour leur prise en charge, etc. D’autant qu’au même moment, en Occident, on triait les malades qui devaient bénéficier d’une prise en charge ».

Après un mois de mai « très difficile », les équipes de réanimation et même les autres unités dédiées au Covid-19 ont commencé à souffler et la pression retombait de plus en plus. « La moyenne des hospitalisation durant le mois d’avril était de 7 à 8 patients/jour. Nous sommes arrivés à un maximum de 38 patients hospitalisés en même temps. Cependant bien loin des capacités de la structure (60 lits). Nous n’avons pas atteint la surcharge. Nous n’avons jamais refusé l’admission de patients qui nécessitaient une réanimation Covid-19», reconnaît De Adel Boudahdir.

Dr Boudahdir est favorable à un déconfinement progressif. Il appelle à tirer les leçons par rapport à ce qui s’est passé durant l’Aïd avec un travail de responsabilisation de la population. Il se dit favorable à l’application d’un déconfinement « par zones », tout en insistant sur le respect des mesures barrières notamment le port du masque.

 

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