Économie

Coface : l’Algérie maintenue dans la catégorie « risque élevé », le secteur pétrolier continue de ralentir

La croissance économique de l’Algérie sera « modérée » en 2019, à 2,3%, selon les dernières estimations de la Coface, publiées ce mardi 5 février. L’organisme français maintient le classement du risque Algérie inchangé, dans la catégorie C (risque élevé).

« L’augmentation du cours du pétrole a permis à l’économie algérienne de reprendre de l’allant en 2018. Les recettes d’exportations d’hydrocarbures, qui représentent 93 % des volumes exportés, se sont accrues allégeant la pression sur les recettes budgétaires, permettant, ainsi, à l’État de poursuivre sa politique de soutien à l’activité », écrit la Coface. « À contrario, les volumes exportés ont baissé au cours de l’année, à cause du recul de la production. Cette dernière reste pénalisée par le manque d’investissement et l’arrivée à maturité des champs », poursuit l’organisme français.

Dans ce contexte, l’Algérie ne devrait pas profiter de la tendance favorable aux pays exportateurs d’hydrocarbures en 2019, note la Coface. « En dépit d’un marché pétrolier qui devrait rester favorable aux exportateurs d’hydrocarbures, l’activité algérienne devrait légèrement ralentir en 2019 », écrit-elle.

La Coface prévoit une hausse des transferts sociaux dans le contexte de l’élection présidentielle. « L’inflation devrait se stabiliser, mais à un niveau élevé. La politique de financement non conventionnel (recours à la création monétaire) mis en place en septembre 2017 se poursuivrait pour répondre au besoin de financement de l’État », note le rapport.

Légère hausse des importations en 2019

Selon la Coface, les mesures prises pour contrôler les importations et l’amélioration des prix des hydrocarbures ont contribué à réduire fortement le déficit commercial. Une baisse qui « devrait se poursuivre en 2019 en dépit d’une légère hausse des importations ». « Les réserves de change qui représentent 16 mois d’importations en 2018, continuent de s’éroder, mais à un rythme moins rapide. Les IDE en direction de l’Algérie devraient néanmoins s’accroître, notamment grâce la nouvelle loi d’investissement dans le secteur pétrolier », affirme la Coface.

La Coface anticipe une candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat en avril prochain, « malgré son état de santé ». « Pour le moment, le chef de l’État ne semble pas avoir d’opposition, mais la période de faible croissance que traverse l’Algérie a commencé à avoir des répercussions sur le plan social. En dépit d’une politique distributive au détriment de la consolidation budgétaire, les manifestations tendent à se multiplier », conclut l’organisme français.

Principaux indicateurs économiques*

2016 2017 2018 (e) 2019 (p)
Croissance PIB (%) 3,3 1,6 2,5 2,3
Inflation (moyenne annuelle, %) 6,4 5,5 6,5 6,7
Solde public / PIB (%) -13,6 -9,0 -6,9 -5,8
Solde courant / PIB (%) -16,7 -12,8 -8,8 -7,2
Dette publique / PIB (%) 29,3 23,9 31,3 34,9

(e) : Estimation. (p) : Prévision.

Points forts*

• Importantes réserves de pétrole et de gaz
• Potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme
• Situation financière extérieure solide (très faible endettement extérieur, importantes réserves de change)

Points faibles*

• Forte dépendance aux hydrocarbures et problèmes d’utilisation de cette rente
• Lignes de fracture entre le pouvoir et la population
• Taux de chômage des jeunes élevé
• Poids excessif du secteur public
• Lourdeurs bureaucratiques, faiblesses du secteur financier et environnement des affaires problématique

*Source : Coface

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