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Colonisation : l’Algérie désavoue (de nouveau) Erdogan

Colonisation : l’Algérie désavoue (de nouveau) Erdogan

L’Algérie n’a pas apprécié les propos tenus par le président turc à l’issue de sa visite en Algérie. Recep Tayipp Erdogan a rapporté notamment que le président Abdelmadjid Tebboune lui a révélé que la colonisation française en Algérie avait fait 5 millions de victimes et qu’il a demandé au président algérien de lui remettre les documents relatifs à ces crimes.

Dans un communiqué rendu public ce samedi 1er février, le ministère algérien des Affaires étrangères s’est dit « étonné ».

« L’Algérie s’étonne des déclarations du président de la Turquie, Recep Tayipp Erdogan, dans lesquelles il a été prêté au président de la République Abdelmadjid Tebboune des propos sortis de leur contexte, portant sur une question historique concernant l’Algérie », indique le communiqué.

« Les questions mémorielles complexes ont une sacralité et une sensibilité particulières pour le peuple algérien. De tels propos ne servent pas les efforts que fournissent l’Algérie et la France pour régler les questions mémorielles », ajoute le MAE.

Les propos de M. Erdogan surviennent en pleine polémique diplomatique avec la France qui l’a accusé, par la voix de son président Emmanuel Macron, d’ingérence en Libye.

Ce n’est pas la première fois que M. Erdogan tente d’utiliser le dossier mémoriel entre l’Algérie et la France pour régler un contentieux avec ce pays et ce n’est pas la première fois non plus qu’il se fait désavouer par les autorités algériennes. En 2012, en pleine polémique sur le génocide arménien, Erdogan avait rappelé à la France ses crimes en Algérie, estimant que 15% de la population algérienne avait été massacrée entre 1945 et 1962.

« Si le président français (Nicolas Sarkozy à l’époque) ne sait pas qu’il y a eu un génocide, il peut demander à son père, Paul Sarkozy, qui a été légionnaire en Algérie dans les années 1940. Je suis sûr qu’il a beaucoup de choses à dire à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie », avait-il dit. « Personne n’a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce », avait alors réagi le Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, rappelant au président turc les positions de son pays pendant la guerre de libération nationale, défavorables à la cause nationale.

« La Turquie avait toujours voté contre toutes les résolutions favorables à l’Algérie durant la Révolution. La Turquie, qui était membre de l’OTAN, pendant la guerre d’Algérie, et qui l’est encore, avait participé, de par sa qualité de membre de cette Alliance, à fournir des moyens militaires à la France, dans sa guerre en Algérie, au moins par l’achat d’une bombe larguée en Algérie ou d’une balle tirée contre des Algériens », avait soutenu Ouyahia.

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