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Comment les membres du CNT se sont assuré un salaire à vie – vidéo

Comment les membres du CNT se sont assuré un salaire à vie – vidéo

Abdelouahab Benzaim a jeté un nouveau pavé dans la marre de la gestion de l’argent public en Algérie. Le sénateur a révélé que les membres de l’ex-Conseil national de transition (CNT), qui a assuré la fonction du Parlement de janvier 1994 jusqu’à l’élection d’une nouvelle assemblée lors des législatives du printemps 1997, bénéficient d’un salaire à vie.

Comment se sont-ils assurés cet incroyable privilège qu’ils n’ont jamais d’ailleurs révélé ? Sur la chaîne LINA, le sénateur FLN a donné des explications. « Le CNT a été présidé de 1994 à 1997 par Abdelkader Bensalah », rappelle Benzaim.

« Leur mission politique était peut-être difficile, avec la guerre civile. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, mais ils ont voté une loi leur permettant, après trois ans d’exercice, de prendre leur salaire à vie », a-t-il expliqué, en estimant qu’il « reste un point noir » à leur actif. « Ils ont participé au sauvetage de la République, mais ils ont voté une loi leur permettant de prendre leur salaire à vie, avec les augmentations successives », a-t-il ajouté.

Mais en acceptant de siéger dans une Assemblée désignée dans le cadre du processus de transition mis en place après l’interruption du processus électoral de 1991, les membres du CNT ont pensé aussi à leur avenir.

Le sénateur explique qu’actuellement les ex-membres du défunt CNT « touchent près de 400.000 DA », soit 20 fois le salaire minimum en Algérie qui est de 20.000 DA. Benzaim a cité « Djilali Soufiane, Zoubida Assoul, et Djamel Ould Abbès », qui siégeaient dans l’ex-CNT. Le premier est le président de Jil Jadid, la deuxième est avocate et présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) alors que Djamel Ould Abbès a été plusieurs fois ministre sous Bouteflika et a dirigé le FLN de 2016 à 2018.

Ce dernier ne s’est pas contenté de son salaire d’ancien membre du CNT. Il a été reconnu de corruption quand il avait dirigé le ministère de la Solidarité et a été condamné par la Cour d’Alger à huit ans de prison de ferme.

« Leur salaire en 1994 était inférieur à ce montant, mais ils ont bénéficié des augmentations successives et ils bénéficient du même salaire que les députés actuels. Ils ont des cartes d’anciens députés, et bénéficient des services fournis par l’APN aux anciens élus », a encore détaillé Benzaim.

Bengrina confirme ce qu’a dit Benzaim

Parmi les membres de ce Parlement désigné figure aussi le président du Mouvement El Bina Abdelkader Bengrina, qui a été également ministre sous Bouteflika, et candidat malheureux à la présidentielle du 12 décembre 2019.

D’ailleurs, il a réagi aux déclarations de Benzaim en affirmant qu’il touchait un salaire de 55.000 DA quand il était membre du CNT (1994-1997), et que les salaires des députés ont été revus à la hausse durant la législature 2007-2012. En 1994, le salaire minimum en Algérie était de 4000 DA. Dans sa réponse, le président du Mouvement El Bina prétend que Benzaim a déclaré que les membres du CNT touchaient un salaire de 400.000 DA entre 1994 et 1997, ce qui n’est pas vrai.

« Leur salaire en 1994 était inférieur à ce montant (400.000 DA), mais ils ont bénéficié des augmentations successives et ils bénéficient du même salaire que les députés actuels. Ils ont des cartes d’anciens députés, et bénéficient des services fournis par l’APN aux anciens élus », a encore détaillé Benzaim.

Bengrina a reconnu qu’il continuait à toucher un salaire en étant ancien membre de l’ex-CNT et sa rémunération avoisinait actuellement les 320.000 DA, en plus de la prime au logement.

Après la dissolution du CNT, Bengrina, 59 ans, a été nommé ministre du Tourisme et de l’Artisanat de juin 1997 à décembre 1999 sous la présidence de Liamine Zeroual, puis député de mai 2002 jusqu’à avril 2007, sous le règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

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