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Comment Ould Abbes s’abrite derrière Bouteflika pour continuer à contrôler le FLN

Comment Ould Abbes s’abrite derrière Bouteflika pour continuer à contrôler le FLN

Djamel Ould Abbes continue de se prononcer sur des sujets sensibles en mettant en avant son allégeance au chef de l’État et en suggérant une sortie de proximité avec les hautes sphères de décision.

Djamel Ould Abbes, invité hier soir de l’émission politique « Hiwar Essaâ » au lendemain du passage d’Ahmed Ouyahia, a placé le président Bouteflika au centre de toutes les positions du parti, y compris les plus controversées d’entre-elles. Hier, il a affirmé que l’armée n’aura pas de rôle dans le choix du président en 2019. «Vous pensez que le président acceptera ça ? Le pouvoir est au FLN et non à l’extérieur », a-t-il.

Sur un autre sujet, Ould Abbes a affirmé que le FLN a donné son propre avis et expliqué ses réserves au premier ministre Ahmed Ouyahia sur quelques aspects du projet de Loi de finances 2018.  « Notre position est celle du président de la République », a-t-il martelé. Autre problème : le projet de Loi de finances, actuellement au Parlement, a été validé et approuvé par le président Bouteflika en Conseil des ministres. Par ailleurs, pourquoi le président de la République a-t-il besoin de passer par le secrétaire général du FLN qu’il n’avait même pas associé aux consultations sur le remaniement pour faire passer des messages à son Premier ministre ?

Plus tôt dans la semaine, Djamel Ould Abbes s’est exprimé avec une certaine autorité sur un autre sujet régalien : les affaires étrangères. « Nous avons écouté ses déclarations et nous attendons l’évolution de la situation […] Messahel est responsable devant le président de la République qui dirige la diplomatie algérienne », a déclaré le secrétaire général du FLN.

Au fil du temps, le président est devenu un argument pour le chef du FLN pour endiguer la grogne au sein du parti. Une grogne qui s’est accentué avec l’élaboration des dernières listes électorales dans des conditions jugées peu transparentes.

En guise de réponse à ses détracteurs, Djamel Ould Abbes a brandi l’argument du soutien au président. « Les candidats qui ne partagent pas le programme du président n’ont pas été admis sur les listes du FLN », a-t-il expliqué. Comprendre : les listes des locales ont été élaborées selon le critère d’allégeance au président. Problème : Ould Abbes ne cite aucun exemple concret de candidat exclu pour ce motif.

Au sein du FLN, le comportement d’Ould Abbes ne fait guère l’unanimité. Certains cadres lui reprochent de faire du président son propre bouclier pour préserver sa main mise sur le parti, en faisant croire qu’il est proche du Palais. Ould Abbes aime donner l’impression chez l’opinion publique et parmi les militants du FLN qu’il est consulté par la présidence, que son avis est pris en considération.

Mais les faits montrent le contraire. Ould Abbes n’a pas été associé dans la nomination puis l’éviction  d’Abdelmadjid Tebboune, ni dans le choix d’Ahmed Ouyahia qu’il soupçonnait, rappelons-le, lors de sa campagne  pour les législatives, d’avoir des ambitions  pour 2019 et avec lequel il ne semble pas entretenir de bonnes relations. Le secrétaire général du FLN est revenu encore une fois à la charge la semaine dernière pour contredire le Premier ministre sur le dossier de Chakib Khelil et la gestion par la justice de l’affaire Sonatrach.

En fait, depuis sa nomination, Djamel Ould Abbes a multiplié les sorties hasardeuses sur des sujets sensibles. Quelques jours après son installation, il avait annoncé que le président allait se mettre à marcher dans quelques temps. Il avait promis aux Algériens une surprise « le 25 août » dernier, avant de déclaré qu’il s’agissait de la convocation du corps électoral pour les élections locales.

Djamel Ould Abbes a été plusieurs fois rappelé à l’ordre par la présidence, notamment au sujet de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Résultat : il a interdit à ses militants d’évoquer la question.

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