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Commerce extérieur : cacophonie au sein du gouvernement

Commerce extérieur : cacophonie au sein du gouvernement

Les chiffres du commerce extérieur pour les 9 premiers mois de l’année publiés dimanche constituent un démenti évident aux objectifs affichés par le ministre du Commerce. À la fin de la semaine dernière, Mohamed Benmeradi a encore évoqué, devant les patrons du FCE réunis aux Pins Maritimes à Alger, un objectif d’importations de « 40 à 41 milliards de dollars pour l’année en cours » et même de « 30 milliards de dollars pour l’année prochaine ».

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Les ministres ne sont pas d’accord entre eux  

Avec des importations qui ont déjà atteint près de 34 milliards de dollars en 9 mois, les résultats probables pour l’ensemble de l’année se rapprochent d’un pronostic formulé de longue date par beaucoup de spécialistes et devraient se situer légèrement au-dessus de la barre des 45 milliards de dollars en 2017.

Ce résultat est d’ailleurs celui qu’anticipe manifestement le ministre des Finances qui prend ainsi le contre-pied de son collègue du Commerce. Intervenant, hier, devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour présenter le projet de loi de Finances 2018, M. Raouia a avancé des éléments de « cadrage » du commerce extérieur pour les trois prochaines années qui constituent les objectifs officiels du gouvernement et sur lesquels les députés vont être appelés à se prononcer.

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On apprend ainsi que le ministre des Finances a indiqué que « les importations devraient poursuivre une tendance baissière pour atteindre 43,6 milliards de dollars en 2018 et 40,9 milliards en 2020 ».

On est bien loin des 40 milliards de dollars évoqués par M. Benmeradi pour cette année et de l’objectif de « 30 milliards de dollars d’importation » pour l’année prochaine. Il serait donc largement temps que les différents membres du gouvernement accordent leurs violons si on veut que les objectifs affichés par l’exécutif soient pris au sérieux.

Vers un déficit commercial réduit à 10 milliards de dollars en 2017

Revenons aux statistiques des douanes. Elles annoncent la bonne nouvelle d’un déficit commercial en forte réduction à un peu plus de 8 milliards de dollars pour les 9 premiers mois de 2017, contre près de 13 milliards pour la même période de l’année dernière. Elles permettent d’envisager raisonnablement un déficit d’un peu plus de 10 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année en cours. La réalisation de cet objectif devrait être favorisée par le redressement des cours pétroliers qui semble bien engagé au 4e trimestre.

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Il est important de souligner que la baisse du déficit est surtout le résultat d’une forte augmentation des exportations pétrolières (+18,2%), qui ont atteint 25,8 milliards de dollars sur les 9 premiers mois de l’année 2017 contre 21,8 milliards sur la même période de 2016.

Une faible réduction des importations malgré les licences

Les importations en revanche ne diminuent que très faiblement. En dépit de l’élargissement du dispositif des licences administratives, elles n’ont connu qu’une légère baisse en s’établissant précisément à 33,9 milliards de dollars contre 34,9 milliards l’année dernière (-2,9%).

Ces résultats assez décevants sont surtout imputables à une augmentation sensible des importations de produits alimentaires qui se sont chiffrées à 6,5 milliards de dollars à fin septembre (+6,4%), tandis que les importations de biens de consommation non alimentaires se maintiennent à 6,3 milliards (+1,7%).

Résultat sans doute de la réduction des dépenses publiques, des baisses sensibles ont été constatées en revanche pour les importations de biens d’équipements industriels qui s’établissent à 10,4 milliards de dollars (-9,5%), ainsi que pour les demi-produits à 7,96 milliards (-7,7). Des chiffres qui semblent confirmer clairement un ralentissement de l’activité économique depuis le début de l’année en cours.

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