Économie

Commerce extérieur : le nombre d’importateurs divisé par trois

L’Algérie a fortement réduit le nombre d’opérateurs exerçant les activités d’importation de produits finis.

Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane était ce lundi matin à l‘Assemblée populaire nationale (APN) où il a lu devant les députés la déclaration de politique générale de son gouvernement, conformément à la Constitution.

Chiffres à l’appui, Benabderrahmane a défendu son bilan, réitérant ce qu’il a eu à exposer dans son discours devant les walis il y a une dizaine de jours.

Devant les parlementaires, le Premier ministre a mis l’accent sur la situation difficile à partir de l’année 2020 avec la pandémie de Covid-19, suivie au printemps 2022 par les retombées économiques de la guerre en Ukraine, particulièrement la hausse des prix des produits alimentaires de base, dont le blé qui a bondi de 80 % en une année.

L’action du gouvernement a été axée sur l’atténuation des incidences de la conjoncture internationale et la préservation du pouvoir d’achat des Algériens, par notamment plusieurs mesures sociales, comme l’abattement de l’IRG pour les bas salaires, la hausse du SNMG et des pensions de retraite…

Le montant des transferts sociaux a dépassé 5 000 milliards de dinars en 2021 en Algérie, a-t-il indiqué.

Au chapitre des indicateurs de l’économie nationale, et malgré un taux d’inflation élevé à cause des facteurs cités (7.1% en 2021 et 9.5% en glissement annuel à fin août dernier), Benabderrahmane s’est montré globalement satisfait de l’incidence de l’action gouvernementale sur plusieurs autres indicateurs.

 La valeur du dinar algérien est en train de s’apprécier, hausse des exportations hors hydrocarbures (près de 4 milliards de dinars à fin août 2022, contre 2,6 milliards à la même période de 2021) et balance commerciale excédentaire (14 milliards de dollars à fin août).

L’amélioration des indicateurs, notamment celui du solde de la balance commerciale, est le fruit de la politique gouvernementale de rationalisation des importations, a expliqué le Premier ministre qui défend cette option pour la deuxième fois en 10 jours.

Devant les walis, samedi 25 septembre M. Benabderrahmane, et avant lui le président de la République Abdelmadjid Tebboune, avaient mis l’accent sur la caractère salvateur de la mesure qui consiste à mieux contrôler les importations pour mettre fin à la surfacturation et à la saignée des réserves de change.

La mesure vise aussi à protéger la production nationale. La politique de maîtrise du commerce extérieur vise à protéger la production nationale et à lutter contre le transfert de devises à travers la surfacturation et l’inondation du marché national en produits dont il n’a pas besoin, selon le Premier ministre.

L’Algérie a divisé par 3 le nombre d’importateurs

Dans le cadre de cette orientation, il a été procédé à la mise en place de cartes de la production nationale et à l’assainissement de la corporation des importateurs.

Les chiffres révélés par le Premier ministre renseignent sur l’ampleur de l’opération.

Le nombre d’opérateurs économiques exerçant dans l’importation a été divisé par trois, passant de 43 000 à seulement 13 000 importateurs autorisés.

Dans son discours de la semaine passée, M. Benabderrahmane avait déjà vanté la politique de restrictions des importations, indiquant à titre d’exemple que pendant l’année 2014, l’Algérie avait importé pour 64 milliards de dollars alors que les besoins du marché s’élevaient à peine à 25 milliards.

La fermeture totale qui touche l’importation de certains produits, comme les véhicules, a valu néanmoins des critiques au gouvernement.

Le conseil des ministres réuni hier, dimanche 2 octobre, a autorisé le retour à l’importation des équipements agricoles et même des tracteurs de moins de cinq ans d’âge afin de ne pas contrarier les objectifs d’augmentation de la production et des rendements agricoles.

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