Politique

Condamnation de Dalila Touat : les réactions

La militante et activiste Dalila Touat a été condamnée lundi 18 janvier à 18 mois de prison par le tribunal de Mostaganem pour « outrage à corps constitué, diffamations et publications portant atteinte à l’ordre public », selon le CNLD.

Elle avait été placée sous mandat de dépôt dimanche 3 janvier. Dalila Touat est notamment accusée d’avoir incité les citoyens à ne pas voter lors du référendum sur la Constitution, qui a eu lieu le 1er novembre, selon le CNLD.

La condamnation de Mme Touat, porte-parole du mouvement les chômeurs de Mostaganem, a suscité de nombreuses réactions d’indignation sur les réseaux sociaux, et parmi la classe politique.

Mardi, le FFS a dénoncé dans un communiqué une condamnation « arbitraire » et « injuste », et réclamé la libération « immédiate » et « inconditionnelle » de Dalila Touat. Le parti d’opposition fondé par feu Hocine Ait Ahmed a appelé aussi à « mettre fin à la gestion répressive et sécuritaire de la crise », et à « cesser d’exploiter et d’utiliser la justice pour faire taire, terroriser, intimider les militants. »

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Le président du RCD Mohcine Belabbas a de son côté dénoncé un jugement « expéditif » et une « énième instrumentalisation politique de la justice » dans l’affaire Dalila Touat. « Comme d’habitude la victime, le condamné: un militant de la liberté. Il s’agit de la militante Dalila Touat. Jamais les Algériens n’ont autant perdu confiance dans la justice. Elle a été transformée plus que par le passé en instrument au service exclusif du régime et surtout des hommes forts du moment dans le régime pour réprimer toute forme d’opposition », a encore dénoncé M. Belabbas, juste après l’annonce du verdict, lundi.

L’économiste et figure du hirak, Smail Lalmas, a également réagi sur Facebook en qualifiant de « honte » la condamnation à la prison d’une enseignante. « Dalila Touat, une enseignante de physique, condamnée à 18 mois de prison ferme assortie d’une amende pour des publications sur réseaux sociaux. Pendant que le monde entier a bien compris que l’enseignement est aujourd’hui le lieu privilégié où se joue le destin d’une nation et dont l’avenir en dépend entièrement, en Algérie, les enseignants se font matraquer et emprisonner. Quelle honte ».

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Selon un décompte établi par le CNLD hier mardi 19 janvier, 80 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes dans 29 wilayas, certains ont été jugés et condamnés, d’autres attendent leurs procès. Les wilayas de Bordj Bou Arreridj, Alger, Adrar et Biskra comptent respectivement onze, neuf, huit et six détenus chacune. Les autres militants incarcérés sont répartis sur 25 wilayas.

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