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Conférence de Berlin sur la Libye : un accord fragile

Conférence de Berlin sur la Libye : un accord fragile

Réunis dimanche à Berlin, les onze pays concernés par le conflit en Libye, dont l’Algérie, ont promis de respecter un embargo sur les armes et de ne plus interférer dans ses affaires intérieures pour tenter de ramener la paix dans ce pays déchiré par la guerre civile. C’est le principal accord arraché à l’issue d’une demi-journée d’intenses négociations.

Les participants à la conférence de Berlin, tenue sous l’égide de l’ONU, ont convenu qu’il n’existait pas de « solution militaire » à ce conflit. Les participants ont aussi appelé à un véritable cessez-le-feu permanent sur le terrain. Une trêve est en cours depuis une semaine et le défi sera de la transformer en cessez-le-feu permanent. Ce qui est loin d’être acquis, de l’aveu même des participants à la conférence de Berlin. « Nous n’avions aucune illusion sur la difficulté de la voie dans laquelle nous nous sommes embarqués », a reconnu Angela Merkel, citée par Le Monde.

Au lendemain de la conférence, l’accord paraît en effet bien fragile. A Berlin, le maréchal Khalifa Haftar n’a pas rencontré Fayez al-Serraj, chef du gouvernement d’entente nationale (GNA). Comme à Moscou la semaine dernière, les deux hommes n’ont rien signé. La trêve en cours depuis maintenant une semaine est certes globalement respectée mais personne ne peut dire pour combien de temps encore.

Le maréchal Haftar est réputé pour ses nombreuses volte-faces (la dernière remonte à huit jours quand il a quitté Moscou sans signer l’accord paraphé par son rival) et les interférences étrangères sont tellement nombreuses dans ce pays déchiré par le conflit depuis plus de sept ans qu’une reprise des hostilités est susceptible d’intervenir à tout moment.

Samedi, à la veille de la conférence de Berlin, les troupes de Haftar ont bloqué les principaux terminaux pétroliers de l’est de la Libye, seule véritable source de revenus du GNA. Résultat : la compagnie nationale de pétrole a annoncé l’arrêt des exportations dans les ports du croissant pétrolier libyen, poumon de l’économie du pays.

Malgré la trêve, sur le terrain, des heurts entre les deux camps sont signalées presque quotidiennement. Les troupes du maréchal Haftar étaient à l’origine de frappes samedi au nord de Syrte.

La Russie et la Turquie, qui soutiennent respectivement Haftar et le GNA, se sont engagées à respecter l’embargo sur les armes, décidé en 2011 mais jamais appliqué. Il sera « plus strictement contrôlé que par le passé », a promis Angela Merkel.

Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, soupçonné par ses alliés européens de soutenir ce dernier, a demandé l’arrêt de l’envoi de miliciens syriens pro turcs et de militaires turcs pour soutenir le GNA. « Je dois vous dire la vive inquiétude que m’inspire l’arrivée de combattants syriens et étrangers dans la ville de Tripoli, il faut que cela cesse », a-t-il affirmé dimanche, cité par Les Echos.

Haftar et al-Saraj ont accepté de former un comité pour travailler, dans les prochains jours à Genève, à établir un cessez-le-feu permanent.

« Le nouveau comité militaire composé de cinq représentants de Sarraj et Haftar, élaborera, sous la supervision des Nations unies, des mesures de confiance concrètes qui rendront le cessez-le-feu durable », a expliqué le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, cité par EuroNews.

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