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Produits agricoles marocains : nouveau scandale en Europe

Produits agricoles marocains : nouveau scandale en Europe

Nouveau coup dur pour la réputation des produits agricoles marocains (fruits et légumes) en Europe : après les tomates de la discorde, les fraises arrosées avec des eaux usées, les concombres, c’est au tour des poivrons bourrés d’un pesticide interdit en Union européenne…

Les scandales se suivent pour la filière agricole marocaine. Le dernier en date vient d’être révélé.

Le 1ᵉʳ mai, la notification du système d’alerte rapide de l’Union européenne pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) a lancé une alerte concernant certains poivrons en provenance du Maroc.

Ils contiennent un pesticide non autorisé dans l’Union européenne et qui est classé comme étant parmi les plus dangereux pour la santé. L’alerte indique que le risque est « sérieux ».

Chlorpyrifos, un insecticide dangereux pour la santé interdit dans l’UE

En Espagne, l’information a été reprise par le média La Razón. Le pesticide en question est du chlorpyrifos. Il est classé dans la famille des organophosphorés, où figurent les produits considérés comme les plus toxiques.

Il est utilisé comme insecticide sur de nombreuses cultures. Cette substance active agit directement sur le système nerveux des insectes en bloquant l’acétycholinestérase, une enzyme qui intervient dans la transmission du message nerveux entre neurones.

Le média marocain Hespress a indiqué, mercredi 1ᵉʳ mai, qu’il a été découvert « dans une proportion de 0,21 ± 0,105 mg/kg – ppm, alors que la Limite Maximale de Résidus (LMR) fixée par l’Europe est établie à 0,010 mg/kg – ppm ». Une proportion qui justifie le qualificatif de risque « sérieux » par le système d’alerte européen.

Le média français, Pleine Vie, a indiqué, ce mercredi 8 mai, que « cette interdiction fait suite à des saisies similaires en République tchèque et en Allemagne, malgré l’interdiction de ce pesticide par la Commission européenne en 2020 ».

Et il insiste pour une attention accrue des consommateurs : « La vigilance est de mise lors de l’achat de fruits et légumes, en raison de la présence potentielle de pesticides dangereux pour la santé, notamment chez les enfants. » Les effets de ce pesticide sur la santé concernent en particulier les enfants qui sont les plus touchés.

Pleine Vie précise que : « Le contact avec ce produit entraîne des conséquences neurotoxiques comme l’hyperactivité et l’autisme. De même, d’autres effets néfastes peuvent se manifester sur la mémoire et la capacité d’apprentissage de l’enfant ».

Dès le lancement de l’alerte, l’importation de la cargaison de poivrons a été « bloquée par les autorités à la frontière espagnole », indique la publication.

Le Maroc s’inquiète pour l’avenir de ses exportations agricoles vers l’Europe

En effet, après analyse à la frontière espagnole, les autorités de ce pays ont bloqué l’expédition de la cargaison incriminée ainsi que toutes celles présentant un certain risque.

Le chlorpyrifos est un pesticide qui agit par contact et qui n’est donc pas systémique ; c’est-à-dire qu’il ne pénètre pas dans l’ensemble des tissus de la plante.

En général, les spécialistes recommandent de ne pas consommer la partie des poivrons rattachée au pédoncule (tige) car c’est cette partie qui retient plus particulièrement les pesticides de contact pulvérisés en culture.

Cette alerte contre la présence dans des légumes marocains de pesticides interdits par l’Union européenne ou de germes pathogènes n’est pas la première. Les fraises, mais également les melons et les concombres produits au Maroc ont fait récemment l’objet de signalements par le système d’alerte rapide européen.

En mars dernier, du chlorothalonil, interdit en Union européenne depuis 2020, a été détecté lors des blocages des agriculteurs français qui se plaignaient de la concurrence déloyale des produits marocains.

L’agriculture marocaine frappée par la sécheresse et les scandales

Au Maroc, des médias comme le site Hespress ont dénoncé une « campagne honteuse » qui a concerné d’abord « les fraises produites au Maroc ». Ce média reproche à la presse ibérique de s’être attaquée ensuite « aux melons, poussant ainsi les consommateurs espagnols à se méfier des produits agricoles récoltés au Maroc ».

Ces médias illustrent ainsi les inquiétudes au Maroc quant à l’impact de ces scandales sur les exportations agricoles du royaume vers l’Europe, dont il est l’un des plus importants fournisseurs en tomates, à titre d’exemple.

Il est à rappeler que les filières espagnoles de fruits et légumes sont particulièrement concurrencées par les produits en provenance du Maroc, qui, utilise une main d’œuvre à très bas coût.

Les analyses réalisées dans le cadre du système européen RASFF, sont effectuées par des spécialistes dans des laboratoires agréés et qu’à ce titre leurs résultats ne peuvent être contestés.

Les scandales à répétition liés à la qualité de ses produits agricoles, l’agriculture marocaine est durement affectée par la sécheresse endémique qui frappe le royaume depuis des années. Une situation difficile pour l’économie marocaine dont l’agriculture représente l’un des plus importants piliers.

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