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Construction sur le toit d’un immeuble au Telemly : la wilaya d’Alger réagit

Construction sur le toit d’un immeuble au Telemly : la wilaya d’Alger réagit

La photo d’une construction sur le toit d’un immeuble néo-mauresque au Telemly dans le centre-ville d’Alger continue de susciter des réactions sur les réseaux sociaux.

Face à l’indignation des Algériens, la wilaya d’Alger a réagi, via sa Régie foncière (RFVA) ce mardi 13 octobre en qualifiant les commentaires sur les travaux en cours sur le bâtiment 144, boulevard Krim Belkacem, comme « dénués de vérité ».

Dans un message posté sur sa page Facebook, la Régie explique  que les travaux de construction en cours sur le toit de cet immeuble ne sont que la reconstruction d’une résidence érigée durant l’époque coloniale après la chute du plafond du 6e étage.

« Ce qui nous a obligés à entamer les travaux pour préserver la sécurité des habitants de cet immeuble et des passants », précise-t-elle. La RFVA ajoute que la demeure est une propriété privée dont le propriétaire jouit dûment d’un acte de propriété.

La RFVA ajoute que ces travaux ont été lancés en collaboration avec le Contrôle technique des constructions (CTC) et les services concernés de la commune. Elle promet de garder le cachet original de la façade de l’immeuble.

Cependant, un détail attire l’attention : les images laissent entrevoir qu’il s’agit d’une surélévation, et non pas une réparation d’un toit endommagé comme le soutient la RFVA.

 Un vide juridique à combler

Cet épisode soulève une problématique plus globale liée à l’absence d’un cadre réglementaire protégeant les bâtisses qui revêtent un caractère historique et esthétique à la fois.

« Le patrimoine du 19e siècle, hormis peut-être la Grande Poste ou les Galeries algériennes ou le siège de la wilaya d’Alger, n’a aucune protection du point de vue de la loi », remarque l’architecte Larbi Merhoum, contacté par TSA.

« Si j’étais le propriétaire d’un immeuble de style mauresque, et que je décide de le démolir, rien ne m’en empêcherait », assène-il. Les immeubles de style haussmannien pourraient subir le même sort, ajoute l’architecte.

« Il y a quelques années, on avait longuement protesté au moment de la destruction de l’immeuble La Parisienne (pas loin de la Grande Poste d’Alger acquis par un promoteur immobilier, Ndlr). On l’a vu se faire démonter au marteau-piqueur. Nous avons protesté et tiré la sonnette d’alarme dans des émissions télé et de radio, ça n’a pas empêché le propriétaire de le démolir », regrette M. Merhoum.

L’architecte souligne toutefois que le propriétaire de l’immeuble du Télémly est dans son droit du moment qu’il détient un acte de propriété. L’architecte plaide pour des prescriptions particulières pour ce genre de bâtiments qui ont une valeur historique. Comment faire lorsqu’on sait qu’un nombre considérable d’anciens ouvrages datant y compris du siècle dernier menacent ruine et peuvent s’effondrer à tout moment ?

« Tout n’est pas à garder, admet M. Merhoum, mais quelques immeubles qui sont remarquables doivent être protégés d’une manière ou d’une autre ». 

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