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Coronavirus en Algérie : « La population doit prendre conscience que la situation est sérieuse »

Face à la propagation de la pandémie du coronavirus Covid-19, les professionnels de la santé en Algérie appellent à une prise de conscience sérieuse de la population sur la gravité…

Coronavirus en Algérie : « La population doit prendre conscience que la situation est sérieuse »
Aicha Merabet
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Face à la propagation de la pandémie du coronavirus Covid-19, les professionnels de la santé en Algérie appellent à une prise de conscience sérieuse de la population sur la gravité de la situation. Ils exhortent aussi les pouvoirs publics à plus d’anticipation et à une intensification du travail de sensibilisation sur les mesures d’hygiène « qu’il faut marteler tout le temps ».

« Il est attendu que nous ayons un nombre de cas croissant, nous devons être à la hauteur de la situation », relève Dr Bekat Berkani, président de l’Ordre national des médecins. Pour lui, il est temps que la population algérienne prenne conscience que « la situation est sérieuse ».

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S’il salue la décision des pouvoirs publics de réduire les dessertes aériennes vers la France, le président de l’Ordre national des médecins s’interroge pourquoi la mesure concerne exclusivement Air Algérie et pas les autres compagnies : Air France et sa filiale Transavia et Tassili Airlines. Dr Berkani accueille favorablement la suspension des dessertes aériennes vers l’Espagne et l’Italie et salue la décision de Tebboune de fermer les écoles, les universités et les centres de formation professionnelle.

« La pandémie n’épargne personne dans le monde. Il faut que les Algériens comprennent qu’il faut être discipliné. La Chine a réussi à diminuer le nombre de cas grâce à une discipline de fer. Il ne faut plus croire que nous sommes hors d’atteinte. Les regroupements de masses, que ce soit le Hirak, les fêtes, etc., il est insensé de les maintenir en se disant que cela ne nous arrivera pas », avertit Dr Bekkat pneumo-phtisiologue de profession.

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D’autant que, renchérit-il, les dernières données scientifiques montrent que les plus jeunes sont aussi touchés par cette maladie qui ne se limite donc pas aux seules personnes âgées et les malades chroniques.

« Il faut une union sacrée »

Le président du Conseil de l’ordre des médecins recommande que le ministère de la Santé inclue dans son plan d’action aussi bien les médecins du secteur public que du privé.

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« On doit dire aux médecins (libéraux) comment on doit faire lorsqu’il y a un cas suspect. (Le ministère de la Santé) doit aussi veiller à distribuer aux professionnels libéraux de la santé les solutions hydro alcooliques et des masques FFP2, et ne pas se contenter seulement du secteur public. Car, nous sommes en tant que médecins des victimes et des vecteurs (de la maladie) », affirme Dr Berkani qui plaide pour la mise en œuvre d’un « plan de bataille ».

Ce spécialiste appelle à « l’union sacrée » et insiste que le temps n’est plus aux polémiques politiques estimant qu’il ne faut pas hésiter à prendre des mesures radicales, comme l’interdiction des prières dans les mosquées. « Vous avez vu un pays comme le Koweït (les autorités y ont interdit la prière du vendredi comme mesure préventive contre le Coronavirus, Ndlr) ? Sommes-nous plus croyants qu’eux ? Vous avez vu le Maroc qui a fermé les ports et les aéroports vis-à-vis de la France et de l’Italie ? ».

D’après Dr Yacine Terkmane, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Blida, la situation telle qu’elle se présente actuellement est maîtrisable, mais elle risque de ne plus l’être si la situation épidémiologique évolue rapidement.

« La situation sera maîtrisable en fonction de l’évolution et de la propagation de l’épidémie », remarque-t-il. La maîtrise de la situation dépend aussi de la stratégie qui sera mise en place.

À ce sujet, Dr Terkmane fait remarquer que ladite stratégie doit reposer sur deux aspects : la prévention et la prise en charge. « Le plus important c’est la prévention pour éviter une propagation importante », souligne-t-il. Le médecin estime que les pouvoirs publics ont pratiquement donné la conduite à tenir, ajoutant que la population doit en tenir compte et faire preuve de conscience.

« Quand on voit le comportement des citoyens au quotidien, très peu sont les personnes qui portent des masques. Il y a comme une sorte de déni, un refus de croire que la pandémie peut nous toucher de façon aussi importante », fait-il remarquer.

Selon Dr Terkmane, si les structures de santé peuvent en l’état actuel de l’épidémie assurer la prise en charge des cas atteints. « Les pouvoirs publics doivent anticiper en prévoyant des lits et des centres d’isolement pour prendre en charge les cas si les structures sanitaires venaient à être submergées. Si nos voisins (Europe) ont été pris de court, normalement nous ne devrions pas l’être. Il faut tirer la leçon des autres afin qu’on puisse organiser les autres correctement », conclut Dr Terkmane.

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