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Coronavirus : interrogations sur l’exception africaine

Coronavirus : interrogations sur l’exception africaine

La Chine a annoncé 433 nouveaux cas de contamination au coronavirus au mardi 26 février 2020, en hausse par rapport à la veille où 406 cas avaient été annoncés, rapporte ce jeudi l’agence Reuters.

Partout à travers le monde, en Asie, en Europe et au Moyen-Orient, le coronavirus continue de progresser. Mais le virus semble épargner l’Afrique. Le faible nombre de cas de contamination au coronavirus de Wuhan (Covid-19) sur le continent africain suscite les interrogations des épidémiologistes, les pays d’Afrique ayant pourtant été ciblés par l’OMS comme étant particulièrement mal préparés face à l’épidémie, souligne ce jeudi le journal français Le Monde.

Officiellement, seuls deux cas de contamination au coronavirus ont été détectés en Afrique, le premier en Égypte et le deuxième en Algérie. Les spécialistes avaient pourtant alerté peu après l’apparition du coronavirus en Chine des risques de propagation de la maladie en Afrique, facilitée par les liens commerciaux étroits entre la Chine et l’Afrique ainsi que les faiblesses du réseau médical sur le continent.

« Personne ne sait » pourquoi le coronavirus ne s’est pas plus propagé en Afrique, a indiqué le professeur Thumbi Ndung’u, de l’Institut africain de recherche sur la santé à Durban, en Afrique du Sud. « Peut-être n’y a-t-il simplement pas tant de déplacements entre l’Afrique et la Chine », a-t-il spéculé. « Il est difficile de dire pourquoi » si peu de cas ont été recensés jusque-là en Afrique, a souligné le professeur, estimant que « peut-être avons-nous simplement de la chance ».

Certains experts ont quant à eux avancé la piste d’une possible protection climatique. « Peut-être que le virus ne pousse pas dans l’écosystème africain, on ne sait pas », a supposé le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat, à Paris.

Une hypothèse cependant rejetée par le professeur Rodney Adam, de l’hôpital universitaire Aga-Khan de Nairobi, au Kenya, qui a affirmé qu’il n’y a « aucune preuve d’une quelconque influence du climat sur la transmission [du virus]. À l’heure actuelle, il semble que la vulnérabilité des Africains soit la même que celle des autres ailleurs », a-t-il soutenu.

Une troisième piste explique le faible nombre de cas détectés à de possibles « ratés » des systèmes de détection déployés en Afrique. « Il y a certains pays, certaines régions dont on n’est pas certain de la capacité, ne serait-ce que par manque de ressources, à mettre en œuvre les modalités de diagnostic », a évoqué dans ce contexte le docteur Daniel Lévy-Bruhl, de l’agence sanitaire française Santé publique France, ajoutant qu’il y a « un risque que des chaînes de transmission méconnues existent aujourd’hui dans certains pays du monde ».

« S’il y avait des cas massifs en Afrique, je pense qu’on le saurait, car l’OMS est en alerte et beaucoup de gens sont très attentifs », a réfuté néanmoins le docteur Amadou Alpha Sall, patron de l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal.

29 pays africains disposent actuellement de laboratoires capables d’identifier le Covid-19, contre seulement deux il y a quelques semaines (Afrique du Sud et Sénégal).

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