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Coronavirus : les trois grands axes du plan de déconfinement en Algérie

Coronavirus : les trois grands axes du plan de déconfinement en Algérie

Le plan de « protection sanitaire » soumis par le Comité scientifique de suivi de l’épidémie de Covid-19 en Algérie s’articule autour de trois axes, révèle ce jeudi à TSA Dr Mohamed Bekkat Berkani.

En premier lieu, « il y a le respect de tous les gestes barrières, du début jusqu’à la fin, autrement dit le masque généralisé dans les espaces publics. Il va falloir les assimiler. Car si on décide d’une loi et que tout le monde s’en fiche, automatiquement le virus circulera encore », détaille Dr Bekkat Berkani, membre du comité scientifique.

Le deuxième axe, selon Dr Bekkat, prévoit que si déconfinement il y a « ce sera en fonction des chiffres enregistrés » dans les régions : nombre de cas journaliers, nombre de décès, etc.

« Ce sont des indices qui ont leur importance dans la prise de décision, comme cela a été le cas pour les 4 wilayas » où le déconfinement total a été décrété par le gouvernement (Saida, Illizi, Tindouf et Tamanrasset), ajoute Dr Bekkat Berkani.

Le troisième axe du plan de « protection sanitaire » proposé par le comité d’experts Covid-19, est la mise en place d’une enquête épidémiologique « de façon à identifier le clusters avant le déconfinement ».

Explication : « On peut déconfiner quand il y a deux ou trois cas journaliers, mais il faut réagir immédiatement, les isoler et les traiter ainsi que leur environnement. Cela sert à isoler une éventuelle tentative d’extension familiale ou professionnelle de la maladie ».

Pour le Dr Bekkat, le plan soumis vise également à relancer l’activité normale des soins hospitaliers (re-normalisation des activités de santé) en particulier dans les wilayas où la transmission du virus a été réduite à néant. Dans ce cas-là, le comité scientifique estime qu’il est important de « reprendre les activités de santé publique, du fait que les autres maladies ont évolué au cours des trois derniers mois », souligne Dr Bekkat.

« La situation est très optimiste mais elle nécessite une attention au plus près », recommande le président du Conseil de l’Ordre des médecins, en estimant que la population doit impérativement s’en tenir aux gestes barrières connus de tous « parce que le déconfinement même partiel c’est bien, mais le reconfinement va être difficile en cas de deuxième vague ».

Dr Bekkat Berkani prône l’application de la loi en cas de non-respect des mesures de protection sanitaires. « Si les autorités décident par exemple de laisser reprendre les transports en commun et les taxis, il faudrait obligatoirement respecter la distanciation sociale, réduire le nombre de voyageurs, désinfecter les moyens de transports, etc. », soutient Dr Berkani. « Toute infraction doit être sévèrement punie », soutient-il.

« Nous sommes peut-être dans la dernière ligne droite, c’est une étape cruciale et qui probablement nous sortira de l’épidémie. Mais il faudrait assumer la responsabilité individuelle et collective. Si les Algériens veulent sortir le plus tôt possible de cette contrainte de paralysie commerciale et industrielle, il faut qu’ils s’astreignent aux mesures barrières qui ne dureront pas toute la vie. Officiellement, le confinement c’est jusqu’au 13 juin et on s’en tient à cette date », fait remarquer Dr Berkani qui souligne que le comité scientifique ne peut pas se prononcer pour le déconfinement avant cette date.

« Et je ne crois pas que c’est dans l’intention du gouvernement d’abréger (le confinement). Il sera étonnant que les chiffres diminuent brutalement d’un seul coup. Finalement, il faut attendre la progression de l’effet des mesures barrières, les effets d’identification des sources d’infection et de l’effet de guérison des malades pris en charge », estime Dr Berkani.

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