Société

Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur le variant indien

Le variant indien de la maladie à coronavirus Covid-19 a officiellement fait son entrée en Algérie après l’annonce faite lundi 3 mai par l’Institut Pasteur d’Algérie que six cas aient été détectés.

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Première du genre en Algérie, les six cas ont tous été détectés dans la wilaya de Tipaza, a précisé la même source qui a relevé que ce variant « est de sous-type 2 qui comporte des différences par rapport au mutant Hybride circulant actuellement en Inde (Absence de la mutation E484K) ».

Baptisé B.1.617, le variant indien du coronavirus est classé par l’OMS comme « variant à suivre », une classification différente des variants dits « préoccupants » à l’image des variants britannique, sud-africain et brésilien, a souligné l’Institut Pasteur d’Algérie.

Le variant indien a été recensé dans une vingtaine de pays jusqu’à présent, y compris en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Grèce, aux États-Unis, à Singapour et évidemment en Inde, pays où B.1.617 a été détecté pour la première fois en octobre 2020 près de Nagpur, dans le centre du pays.

Le variant indien « résulte de quinze mutations spécifiques », fait savoir Anurag Agrawal, directeur de l’Institut de génomique et de biologie intégrative de New Delhi, cité par France 24.

Il est qualifié par les médias de « double mutant » du fait que le variant contient « deux mutations déjà connues mais non associées jusqu’ici », dénommées L452R et E484Q. Ces « deux positions semblent être particulièrement puissantes, parce qu’elles peuvent échapper aux anticorps », explique Anurag Agrawal, cité par la même source.

« Le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité », avance pour sa part l’OMS, maintenant toutefois le variant dans la catégorie des « variants à suivre » plutôt que « variants préoccupants » compte tenu de l’absence de données concrètes.

Existe-t-il une relation entre le variant indien et la situation en Inde ?

Alors que l’Inde est actuellement touchée par une vague épidémique très importante, avec des patients infectés qui meurent devant les hôpitaux, faute d’oxygène. Le pays organise des crématoires à ciel ouvert pour incinérer les dépouilles des victimes du Covid.

Toutefois, il n’est pas prouvé une relation directe entre le variant indien et la situation épidémique catastrophique en Inde. L’OMS souligne qu’il n’est pas encore établi si « les rapports faisant état d’une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l’augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux ».

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« L’inde a rouvert trop tôt, pensant que le virus était sous contrôle, et les récents rassemblements politiques ‘sans masque’ et les festivals religieux en plein air ont également joué un rôle majeur dans l’augmentation de la transmission et de la propagation », a indiqué dans ce contexte Pooja Gala, du département de médecine de l’université américaine NYU, citée par Al Jazeera.

L’Inde a pour rappel enregistré plus de 350 000 nouveaux cas de contamination au Covid-19 officiellement recensés lors des dernières 24 heures, faisant passer le nombre total de contaminations officielles dans le pays à plus de 20 millions de cas, dont plus de 222 000 morts.

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