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Covid-19 en Algérie : le Pr Belhocine explique comment éviter un retour au confinement

Covid-19 en Algérie : le Pr Belhocine explique comment éviter un retour au confinement

Le professeur Mohamed Belhocine appelle à une action commune afin de faire face à la recrudescence du nombre de cas de contamination au Covid-19 en Algérie.

« On assiste effectivement à une augmentation du nombre de cas et du nombre de décès tout en sachant que probablement beaucoup de cas qui ne consultent pas à l’hôpital échappent à la statistique. Ce qui veut dire que la situation épidémiologique dans la réalité des faits est probablement plus sérieuse que ce que nous indiquent des chiffres », a indiqué le Pr Belhocine dans une déclaration à TSA, estimant que cette situation « doit nous inquiéter tous ».

Cette recrudescence des contaminations qui touche l’Algérie depuis fin octobre, est le « témoin de la vivacité de l’infectiosité du virus qui est toujours parmi nous dans la société mais aussi et surtout il y a la part de responsabilité de l’autorité publique, du gouvernement ».

« Le gouvernement tout seul ne peut pas gérer la situation et la communauté toute seule ne peut pas gérer la situation. C’est la main dans la main que nous devons gérer la situation », soutient le Pr Belhocine.

Pour le membre du Comité scientifique Covid-19 et éminent épidémiologiste, les mesures récentes prises par les autorités sont « à mi-chemin entre une sévérité maximale et indiscriminée et la volonté de limiter au maximum les contacts interindividuels par lesquels se transmet le virus » et permettraient, si elles sont appliquées, d’éviter un reconfinement de la population.

« Le virus ne se transmet que d’être humain à être humain. Si nous ne nous retrouvons pas face à face, surtout sans respect des moyens de protection, nous limitons la transmission du virus. C’est un peu l’esprit des mesures qui ont été annoncées », explique le spécialiste, estimant que les mesures sont « très responsables ».

 « Si on veut espérer ne pas aller vers des mesures de confinement encore plus strictes, il faudrait se tenir à ces mesures qui permettront de casser progressivement la chaîne de transmission pour revenir à des taux de transmission plus faibles qui nous permettent à ce moment-là d’espérer une situation de vie sociale un peu plus normale en sachant qu’on ne retournera pas avant longtemps à une vie sociale totalement libre de la présence du virus en attendant l’arrivée de vaccin ou de médicament qui puissent faire espérer une victoire complète sur ce nouvel agent infectieux », recommande le professeur Belhocine.

Le président de la cellule opérationnelle chargée d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques en Algérie a également indiqué que la deuxième vague de l’épidémie du coronavirus n’est pas plus virulente que la première, mais qu’elle est plus étendue en termes de nombre de cas de contamination.

« La deuxième vague n’est probablement pas plus virulente. Elle est plus étendue en termes de nombre de cas. Si vous avez plus de cas, vous avez plus de décès », explique Mohamed Belhocine, soulignant que la deuxième vague est « plus virulente dans le sens où elle touche plus de monde, mais ce n’est pas un virus nouveau qui est plus fort ou plus rapide »

« Il ne faut pas oublier le contexte de rentrée sociale donc beaucoup de contacts interhumains et aussi le contexte climatologique puisque nous sommes rentrés dans la période de fraîcheur des températures dans lesquels le virus se transmet plus facilement », détaille le spécialiste.

Enfin, le Pr Belhocine a remis en cause l’efficacité des enquêtes épidémiologiques notamment dans le contexte de deuxième vague épidémique apportant une transmission intense du coronavirus.

« Les enquêtes épidémiologiques se poursuivent mais elles ne peuvent pas toutes seules faire grand-chose lorsqu’il y a une transmission communautaire aussi intense », soutient l’éminent spécialiste. « Elles sont efficaces en début d’épidémie quand il y a des cas sporadiques ou quand il y a des clusters. Quand il y a une diffusion aussi large, ça déborde les capacités des brigades d’enquête même si ces capacités existent chez nous de façon assez importante », explique-t-il encore.

« D’autre part, on connait très bien la problématique du refus des enquêtes, du déni de la population pour dire qu’ils ont des cas. Et puis il y a aussi tous les gens qui se soignent dans le secteur privé ou directement en automédication chez le pharmacien qui échappent à la statistique et qui échappent donc aussi à l’enquête épidémiologique », rappelle Mohamed Belhocine.

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