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Covid-19 : comment l’Algérie peut relancer sa campagne de vaccination

Covid-19 : comment l’Algérie peut relancer sa campagne de vaccination

La situation épidémiologique s’est considérablement dégradée en Algérie ces derniers jours. Le nombre de nouvelles infections au Covid-19 officiellement recensées en 24 heures avoisine désormais la barre des 800 cas.

Une situation particulièrement préoccupante, d’autant plus que de nombreux services de réanimation des hôpitaux du pays sont désormais saturées, et que le variant Omicron, connu pour sa forte contagiosité, continue sa propagation.

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Jusqu’au 13 janvier, l’Algérie comptait officiellement 145 cas confirmés de cette nouvelle souche du virus.

Face à ce rebond épidémique et à l’urgence qui s’annonce, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et réitèrent leurs appels à la vaccination.

« Il faut que nos chers concitoyens comprennent par là qu’il est fondamental de revenir vers une adhésion massive à la vaccination et un respect strict des mesures barrières afin de rendre les mesures stratégiques efficientes », a déclaré Fawzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, dans un entretien au quotidien El Watan, paru ce mardi 18 janvier.

Echec de la campagne de vaccination

Pour le Dr Bekkat Berkani, président du conseil de l’ordre national des médecins, la campagne de vaccination en Algérie « n’a pas été à la hauteur ».

Pour rappel, le taux de vaccination à l’échelle nationale, selon les derniers chiffres officiels du ministère de la Santé, ne dépasse pas 30%, un taux largement inférieur à l’objectif du gouvernement de vacciner 70% de la population avant la fin 2021,

« Les Algériens ont complètement sorti de leurs esprits que l’épidémie est encore là », a déploré le Dr Bekkat Berkani dans une déclaration à TSA.

Selon lui, après l’engouement pour la vaccination constaté l’été dernier, au moment de la troisième vague, « il aurait fallu continuer la pression sur la population pour expliquer encore et encore, et de façon pédagogique, les bienfaits de la vaccination, mais cela n’a pas été fait ».

Revenant sur l’échec de la campagne de vaccination anti-Covid, le président du conseil de l’ordre national des médecins, qui estime que « le pays a raté le coche de la vaccination », avance quatre raisons : le manque de communication sur le plan médiatique, les fake news,  la non-implication des associations dans les campagnes de vaccination et le manque de réactivité de l’Etat.

« Nous avons la chance d’avoir de nombreux moyens de communication, des journaux etc. Il fallait faire pression avec ces outils de communication », a-t-il dit.

Il poursuit : « Il fallait faire intervenir des personnes qui sont importantes aux yeux de la population :  les grands sportifs, les hommes de religion, de théâtre et de culture en général. Prendre aussi le relais avec les milliers d’associations que compte le pays, qu’elles soient nationales ou locales, et qui émargent au budget de l’Etat. Elles ont raté l’occasion d’être utiles à la collectivité ».

 « À cela s’ajoutent les fake news et tout ce qui circule sur les réseaux sociaux » au sujet de la vaccination, a-t-il souligné.

« Des décisions qui restent lettres mortes »

L’Algérie a annoncé l’instauration du pass vaccinal le 25 décembre dernier. Une mesure arrivée « tardivement », selon le Dr Bekkat Berkani, et qui « n’est  pas encore effective sur le terrain », a-t-il dit.

« L’Etat s’est engagé un peu tardivement pour prendre des décisions du genre pass sanitaire. Il faut exiger des pass sanitaires et de vaccination de la part des fonctionnaires en général.  Il est inconcevable qu’aujourd’hui encore des personnels de santé ne soient pas vaccinés. Il faut prendre des décisions légales. Idem pour les enseignants. On parle actuellement de véritables clusters dans les écoles. Il est inconcevable que les enseignants ne se fassent pas vacciner. Il faut prendre des dispositions », a déclaré Dr Bekkat Berkani.

 » Il faudrait absolument qu’il y ait une action concertée. Une action légale. Le gouvernement a pris des décisions. Il faut qu’elles soient effectives sur le terrain. Dans notre pays, on prend des décisions qui restent lettres mortes sur le plan de l’exécution », a déploré le président du conseil de l’ordre national des médecins.

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