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Crise à l’APN : Bouhadja à l’épreuve des « humeurs capricieuses » d’Ould Abbas

Crise à l’APN : Bouhadja à l’épreuve des « humeurs capricieuses » d’Ould Abbas

Hier « meilleur choix » pour le poste de président de la chambre basse, aujourd’hui un pestiféré ou presque. Lorsqu’il a présenté la candidature de Said Bouhadja en mai 2017 au poste de président de l’Assemblée populaire nationale (APN), le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes s’était montré très élogieux à l’égard de l’ancien chargé de communication du FLN en le faisant passer pour le «meilleur choix », voire l’homme idéal  pour porter le très ample costume de troisième personnage de l’Etat.

 « Il s’agit d’un moudjahid, d’un grand militant et d’un nom très connu qui saura donner une bonne image du FLN », s’est-il épanché le 21 mai 2017  devant les nouveaux députés réunis au cercle militaire de Beni Messous, en présence de sénateurs et quelques ministres membres du Bureau politique du parti. 

Et il n’avait pas manqué de remercier vivement Ahmed Ouyahia pour avoir donné une directive aux députés de son parti de voter en faveur du candidat FLN. « Je me réjouis de la directive du secrétaire général du RND à ses députés de soutenir le candidat du FLN à la présidence de l’APN sans qu’il sache de quel candidat il s’agit », s’est félicité Ould Abbes qui, puisant dans son habituel et inépuisable dithyrambe  pro-Bouteflika, a mis le « mérite » de la nomination de Bouhadja au détriment de quatre autres prétendants  sur le compte du chef de l’État.

« Sur directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le FLN proposera Saïd Bouhedja à la présidence de l’APN », expliquait-il à ses députés avant de mettre en avant les qualités qui  avaient valu à Said Bouhadja l’onction présidentielle, à savoir «la discipline » et « l’ancienneté ».

Sauf que cette grande discipline du troisième personnage de l’État ne lui ont pas épargné les critiques acerbes du même Ould Abbes, en février dernier, quand une délégation des médecins grévistes a été reçue à l’APN par Bouhadja lui-même.

Une initiative qualifiée alors d’ « erreur » par le secrétaire général du FLN en lançant : « « [il s’est rattrapé.] moins d’une journée après et a dit: « je ne me mêle pas de ça’’. Une erreur, c’était une erreur ».

Et depuis quelques, c’est carrément la grosse artillerie qui est sortie par un Djamel Ould Abbes plus que jamais décidé à avoir la tête du président de l’APN en actionnant les députés du parti avant de rallier à cette fronde inédite quatre autres groupes parlementaires, se recrutant tous dans ce qu’on appelle l’ex Alliance présidentielle.

 « J’ai reçu une pétition de 320 signatures de retrait de confiance du président de l’APN. Si Saïd Bouhadja ne démissionne pas, les activités de l’APN seront gelées », a menacé, samedi 29 septembre, M.Ould Abbes, en conseillant au député de Skikda de « préserver sa dignité » en se soumettant  à « la volonté de la majorité des députés », c’est-à-dire « présenter sa démission ».

Une remarque : ce procédé de collecte de signatures pour faire tomber un adversaire a été sévèrement critiqué par… Ould Abbes himself, lors de la réunion du 21 mai 2017, quand ses adversaires y ont fait recours  pour le déposséder de son fauteuil de patron de première force politique du pays. 

«Ce phénomène usé de collecte de signatures est apparu au FLN depuis 1996. Moi, je ne crois pas à la collecte des signatures, une démarche honteuse, car les portes du dialogue du parti sont ouvertes. En tout état de cause, les auteurs de ces manœuvres commettent une erreur. Ces derniers osent me demander des comptes alors qu’ils n’ont pas daigné participer à la campagne électorale menée par le parti.» , s’est-il emporté alors. Petite question : un procédé peut-être à la fois mauvais et vil, quand il est utilisé contre Ould Abbes, et bon quand on en sert pour faire déguerpir Bouhadja?

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