Économie

Crise Espagne – Algérie : Bruxelles dans l’embarras

L’Union européenne s’est exprimée à nouveau sur la crise qui dure depuis onze mois entre l’Algérie et l’Espagne, un de ses États membres.

C’est une position très inconfortable dans laquelle se trouve l’UE entre l’Algérie et l’Espagne. Tout en disant prête à intervenir en faveur d’un de ses membres, l’Union reconnaît l’importance de ses relations avec l’Algérie.

La Commission européenne s’est dite confiante en la capacité de l’Algérie et l’Espagne à résoudre la crise commerciale affirmant suivre la situation de près avec la possibilité d’agir en cas de nécessité, a indiqué sa porte-parole Miriam García Ferrer, à Europa Press vendredi 17 février dernier.

Tout a commencé avec le revirement inattendu dans la position officielle de l’Espagne sur la question du Sahara occidental en mars 2022. L’alignement de Madrid sur le plan d’autonomie marocain a poussé l’Algérie à prendre plusieurs mesures contre l’Espagne.

L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne au lendemain de la décision du gouvernement de Pedro Sanchez sur le Sahara occidental, avant de revenir à la charge en juin avec la suspension du traité d’amitié qui lie les deux pays depuis vingt ans et des relations commerciales.

Miriam Garcia Ferrer a déclaré à Europa Press que Bruxelles a exprimé « régulièrement son inquiétude sur les retombées sur le commerce » entre l’Espagne et l’Algérie.

L’Algérie, un « partenaire important » pour l’UE

L’Espagne avait déjà brandi la carte de l’implication de l’Union européenne dans sa crise avec l’Algérie à travers son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albarès.

« L’Algérie est un partenaire important pour l’UE dans le sud de la Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale », a toutefois tempéré Miriam Garcia Ferrer qui s’est montrée confiante pour une « solution le plus tôt possible pour un rétablissement total des relations commerciales et d’investissement sans restrictions » entre l’Algérie et l’Espagne.

L’Algérie est l’un des importants fournisseurs de gaz à l’Union européenne, notamment l’Italie, avec qui elle a signé de nombreux accords d’approvisionnement en cette énergie, dans un contexte marqué par la décision de Bruxelles de réduire la dépendance des pays de l’UE vis-à-vis du gaz russe.

Pour arriver à cet objectif, la porte-parole de la Commission européenne estime que le dialogue doit apporter des « résultats concrets » en laissant entendre que Bruxelles allait coordonner avec le gouvernement espagnol pour évaluer si les restrictions sur le commerce sont contraires à l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne.

Miriam Garcia Ferrer a rappelé que le commerce relève des « compétences exclusives » de la commission européenne et que cette dernière était disposée à « s’élever contre n’importe quel type de mesures contre un de ses États membres ».

« Nous allons évaluer tous les moyens possibles y compris sur le plan politique pour aborder les barrières commerciales avec l’Algérie », a ajouté Garcia Ferrer.

Jeudi, l’Algérie a protesté, dans une déclaration d’un haut responsable du ministère des Affaires étrangères à l’APS, contre le parti pris de l’Union européenne sur la question de la crise avec l’Espagne.

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