Direct Live Search
Search

Crise France – Algérie : Paris dévoile ses cartes contre Alger

L’accord d’association entre l’Algérie et l’UE est le nouveau cheval de bataille de Bruno Retailleau et de son camp.

powered by evolution group
Crise France – Algérie : Paris dévoile ses cartes contre Alger
Par Leo Altman / Adobe Stock
Aicha Merabet
Durée de lecture 2 minutes de lecture
Suivez nous sur Google News
Suivez nous Google News
Temps de lecture 2 minutes de lecture

La droite dure et l’extrême-droite française reviennent en force dans leurs attaques contre l’Algérie, alors que la crise entre les deux pays est sur le point de boucler sa première année. En plus, des visas, des OQTF, les passeports et les influenceurs, la renégociation de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne est le nouveau cheval de bataille des anti-algériens, dans un contexte de tensions entre Alger et Bruxelles.

Le retour de la campagne anti-algérienne survient à un moment où les différents camps politiques mesurent leurs forces en prévision des prochaines échéances électorales. L’Algérie étant un sujet de politique intérieure qui détermine les performances dans les sondages et dans les urnes.

A lire aussi : ALERTE. Passeports diplomatiques : l’Algérie répond à la France

En recul dans les sondages en prévision de la présidentielle de 2027, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a repris son sujet de prédilection, l’Algérie, qui lui a permis dans une large mesure de remporter la présidence des Républicains en mai dernier.

France : les attaques contre l’Algérie reviennent en force

Dans une interview publiée par Le Figaro vendredi 18 juillet, Retailleau a expliqué qu’il s’était imposé un silence sur l’Algérie pour ne pas entraver les efforts pour la libération de l’écrivain Boualem Sansal. Les observateurs notent cependant que son retour sur le sujet coïncide avec une baisse dans les sondages après une période d’euphorie.

A lire aussi : Maroc – Algérie : Rima Hassan accuse Israël de souffler sur les braises

Dans la même sortie médiatique, le ministre de l’Intérieur a prôné l’engagement d’un “rapport de force” et décrété l’échec de ce qu’il a appelé “la diplomatie des bons sentiments”.

Ce jeudi, il devrait rencontrer le président Emmanuel Macron qu’il tentera de convaincre de décréter les mesures pour lesquelles il plaide depuis plusieurs mois, comme les restrictions sur les visas ou la suppression de l’accord sur l’immigration de 1968. À la veille de cette rencontre, Retailleau a pris des mesures de restriction du déplacement en France d’un certain nombre de ressortissants algériens. L’annonce a été faite par la porte-parole du gouvernement français Sophie Primas. Paris assume désormais le bras de fer avec Alger.

A lire aussi : Défense, pétrole, commerce : les États-Unis misent sur l’Algérie

Derrière cette agitation, il y a une crise latente entre le camp Retailleau et celui du président Macron, et surtout, notent les analystes, un essoufflement de la dynamique du ministre de l’Intérieur dans les sondages.

L’accord d’association Algérie – UE , nouvelle cible de Retailleau

Selon une dernière enquête d’opinion réalisée par l’institut IPSOS pour le journal La Tribune, Retailleau demeure pour 36 % des Français le “meilleur membre du gouvernement”, mais sa cote de présidentiable a chuté par rapport à juin dernier. Seuls 25 % des sondés, contre 29 % le mois dernier, ont déclaré qu’ils seraient satisfaits si Bruno Retailleau est élu président de la République en 2027. La conclusion semble vite tirée par le camp Retailleau : ce recul a coïncidé avec son silence sur l’Algérie.

Pour son retour sur la question, le ministre de l’Intérieur a trouvé un autre sujet de “bras de fer” : les passeports que les consulats d’Algérie délivrent aux ressortissants algériens en situation irrégulière. Retailleau a annoncé qu’il instruira les préfets de ne pas reconnaître ces documents.

Parallèlement, le courant anti-algérien a trouvé un autre terrain de bataille : les divergences entre l’Algérie et l’Union européenne sur le commerce et l’investissement. L’UE a annoncé le 15 juillet l’ouverture d’une procédure d’arbitrage contre les « restrictions commerciales et d’investissement de l’Algérie ».

La droite et l’extrême-droite croient détenir un levier supplémentaire sur l’Algérie. “Je crois qu’il serait indispensable de demander que la Commission (européenne, ndlr) fasse de la libération de Boualem Sansal un préalable à toute discussion future sur la poursuite de cet accord”, a déclaré à l’AFP François-Xavier Bellamy, l’adjoint de Bruno Retailleau aux LR. Avant lui, Retailleau avait déjà donné le ton. « Il y a une mesure urgente : bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l’accord d’association », a déclaré le ministre de l’Intérieur dans son interview au Figaro, dans une tentative d’impliquer Bruxelles dans la crise avec Alger.

Lien permanent : https://tsadz.co/lwzhp

TSA +