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Daech acculé, sur le point de perdre Raqqa, son dernier fief en Syrie

La coalition internationale menée par les États-Unis a annoncé, ce samedi 14 octobre, qu’une centaine de combattants de l’État islamique, à Raqqa, se sont rendus, alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par la coalition, ont repris près de 90% de la ville depuis juin dernier.

Entre 300 et 400 combattants de Daech

Ces derniers jours, des discussions ont été menées pour assurer la reprise des poches dans la ville où sont retranchés les daechistes, et permettre l’évacuation des civils pris au piège des combats, parfois utilisés par les combattants comme boucliers humains. Les négociations étaient conduites par le Conseil civil de Raqqa, une administration locale liée aux FDS, et des figures tribales. Quelque 1500 civils ont ainsi pu fuir cette semaine en vertu d’une trêve tacite accompagnant ces discussions, selon la coalition qui avait parlé jeudi d’environ 4000 civils encore dans la ville.

La coalition avait estimé jeudi qu’entre 300 et 400 combattants de Dach se trouvaient encore à Raqqa. « Ces dernières 24 heures, environ 100 terroristes de l’EI se sont rendus à Raqqa, et ont été évacués de la ville », a indiqué ce samedi la coalition dans un communiqué, soulignant que les combattants étrangers de Daech se trouvant encore dans cette ville du nord de l’Irak « ne sont pas autorisés à quitter Raqqa ».

En parallèle, un porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale composante des FDS, a démenti toute négociation pour faire sortir le reste des combattants étrangers. « Nous démentons complètement toute négociation ou accord quant à la sortie de Daech. Jusqu’à cet instant, nous combattons encore Daech », a-t-il affirmé à l’AFP.

Plusieurs pays occidentaux craignent en effet que la démobilisation de l’État islamique en Syrie et en Irak n’entraîne un retour dans leurs pays des daechistes étrangers, qui pourraient constituer un danger. C’est notamment de Raqqa qu’auraient été planifiés les spectaculaires attentats de Daech qui ont frappé l’Europe ces dernières années.

 

Des bus et des camions attendaient ce samedi à l’extérieur de Raqqa pour conduire les combattants syriens de Daech qui ont déposé les armes vers Deir Ezzor, une province dans l’Est du pays encore largement contrôlée par l’EI, mais où là aussi les daechistes font face à une offensive des forces de l’armée syrienne.

Mayadine sous le contrôle de l’armée syrienne

Les forces du régime syrien ont en effet « repris le contrôle » ce samedi de Mayadine, située dans la province de Deir Ezzor constituant l’un des derniers bastions de l’État islamique. Appuyées par les frappes de l’aviation russe, les forces de l’armée syrienne avaient réussi jeudi à entrer dans Mayadine, capturant quatre quartiers et acculant les combattants de Daech contre le fleuve de l’Euphrate, qui jouxte la ville dans la province de Deir Ezzor.

« Des unités des forces armées […] ont repris le contrôle de la ville de Mayadine à Deir Ezzor », a indiqué l’agence officielle syrienne Sana, précisant qu’« un grand nombre de terroristes de Daech ont été tués ». Les daechistes, qui contrôlent encore largement la province de Deir Ezzor, sont sous le coup de deux offensives distinctes dans cette région riche en pétrole et frontalière de l’Irak.

D’un côté, les forces de l’armée syrienne ont rapidement progressé depuis l’Ouest vers l’Euphrate, grâce au soutien de l’aviation russe. De l’autre, une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS), est engagée du côté est de l’Euphrate. C’est notamment à Mayadine et Boukamal, une autre localité tenue par Daech à la frontière irakienne, que des daechistes avaient trouvé refuge après avoir fui Raqqa (nord), qu’ils sont en passe de perdre.

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