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De prison, Ali Haddad engage les services d’un lobbyiste américain pour 10 millions de dollars

De prison, Ali Haddad engage les services d’un lobbyiste américain pour 10 millions de dollars

De la prison d’El Harrach, Ali Haddad a récemment engagé les services d’un cabinet de lobbying américain réputé proche de Trump pour un montant de 10 millions de dollars, rapporte le média américain indépendant Foreign Lobby.

Ce contrat porte sur la fourniture des « services de conseil aux entreprises et aux particuliers » ainsi que « d’autres services sur une base convenue », selon Foreign Lobby.

Le contrat d’un montant de dix millions de dollars a été signé avec Sonoran Policy Group, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk, qui a occupé le poste de conseiller du président américain Donald Trump lors de sa campagne présidentielle victorieuse en 2016.

Ses liens proches, avérés ou supposés, avec l’administration américaine lui ont permis de signer ces dernières années des contrats lucratifs avec plusieurs gouvernements à l’image de ceux de l’Arabie saoudite, le Venezuela, la RD Congo ou encore la Somalie.

La révélation du contrat de lobbying signé entre l’ex-président du FCE et la firme Sonoran Policy Group se base sur un document officiel publié par le gouvernement américain.

Une loi américaine oblige en effet les citoyens américains à s’enregistrer en tant qu’ « agents de l’étranger » lorsqu’ils signent des contrats de lobbying de ce genre, permettant de faciliter « l’évaluation par le gouvernement et le peuple américain des déclarations et des activités de ces personnes ».

Signé le 26 juillet 2020, le contrat liant le lobbyiste à Ali Haddad court jusqu’au 25 juillet 2021 et a été signé au nom de l’ex-patron du FCE par une personne s’identifiant sous le nom Sabrina Ben comme étant « conseillère principale d’Ali Haddad », avec une adresse de résidence sise au 8e arrondissement de Paris, en France.

Outre le montant de dix millions de dollars, le contrat prévoit que M. Haddad rembourse « tous les frais raisonnables et habituels et les frais de déplacement engagés par [la firme] dans le cadre de l’exécution du présent contrat ».

La signature de ce contrat de lobbying au profit d’Ali Haddad intervient alors que ce dernier se trouve en prison depuis le mois de mars 2019.

Poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires de corruption, M. Haddad a été récemment condamné par la justice algérienne à 18 ans de prison ferme ainsi que la confiscation de tous ses biens.

« Je soupçonne que parce que le nouveau régime algérien est relativement faible, et parce qu’ils vont à un moment donné chercher à s’attirer les faveurs des États-Unis, l’objectif d’Ali Haddad serait de s’attirer les faveurs des Américains les plus puissants afin que [son] sort soit inclus dans la conversation avec l’Algérie sur la suite des événements », explique William Lawrence, ex-diplomate américain spécialisé dans l’Afrique du Nord, interrogé par Foreign Lobby.

« Si les procès sont vus comme équitables, il n’y aura même pas de discussion. Mais si les procès sont considérés comme inéquitables, avec une opération de nettoyage sans vrai nettoyage, alors une réévaluation de l’affaire Haddad ferait partie de ce processus. Et je pense que c’est ce que [Haddad] espère », estime M. Lawrence.

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