Économie

Déblocage des projets de Cevital : entretien avec Omar Rebrab

Où en est le blocage des projets du groupe Cevital ?

Omar Rebrab, actionnaire et membre de la direction de Cevital. Ce qui fait la force du groupe Cevital, c’est sa contribution à la création d’emplois et de richesses, à l’exportation et à la fabrication de produits de qualité. Malheureusement, pendant plusieurs années, le groupe avait fait l’objet de multiples blocages par les autorités de l’époque.

Nous avons récemment été reçus par le Premier ministre et des membres du gouvernement. Nous leurs avons exposé certains de nos problèmes. Ils se sont engagés à prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à cette situation.

Pouvez-vous nous parler de l’importance pour l’économie nationale des projets bloqués ?

L’usine de trituration de graines oléagineuses, que nous prévoyons d’installer à Bejaia, est une unité qui apportera une grande valeur ajoutée. Il faut savoir que l’Algérie importe 100% de ses besoins, en tourteaux de soja, destinés à l’aliment de bétail et des huiles brutes végétales.

Ce projet permettra, en plus de la création de nombreux emplois directs et indirects, de générer des devises pour les caisses de l’Etat, grâce aux exportations.

Il y a aussi le cas de Brandt, avec 1700 containers bloqués depuis 18 mois et qui viennent d’être débloqués. Cela va nous permettre, à terme, d’atteindre 7500 emplois à Sétif, alors que nous y avons actuellement 3200 emplois directs.

Nous avons l’ambition de produire à terme entre 8 et 10 millions d’articles ménagers. 70% de cette production sera destinée à l’export.

Le blocage de l’usine de Samha risquait de mettre en péril plus de 500 emplois. Le Premier ministre a été très attentif à cette préoccupation. Il nous a même encouragés à continuer nos efforts pour la création des emplois pour notre jeunesse.

Les promesses de déblocage se sont-elles concrétisées ?

Oui, elles se concrétisent. Pour Brandt, une bonne partie des 1700 containers sont sortis, on est en train de faire sortir le reste et l’usine a repris son activité normale. On a eu aussi le déblocage, au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines, de nos projets concernant les carrières pour nos filiales MFG et Minerals, ainsi que la carrière pour l’usine de ciment à Constantine.

Avez-vous fait une évaluation de l’impact de ces blocages sur le groupe ?

Des situations de blocages comme celles que nous avons connues entraînent naturellement un impact financier considérable.

À titre d’exemple, le blocage de Samha a coûté à l’entreprise 3.8 milliards de dinars, sans parler de l’impact pour l’économie nationale, en termes d’emplois et d’export.

Comment a fonctionné le groupe pendant cette période difficile ?

Certes, la période a été difficile, mais elle nous a néanmoins permis de nous recentrer sur l’essentiel.

Cevital a continué à fonctionner le plus normalement du monde et, plus important encore, a continué à recruter et créer de l’emploi, malgré un contexte difficile.

Concrètement, à quoi doit-on s’attendre dans les prochaines semaines et mois ?

Bien que nous ayons accumulé beaucoup de retard, dû aux nombreux blocages subis, nous restons confiants quant à une issue rapide pour nos projets. En effet, la conjoncture économique actuelle reste difficile, mais pas insurmontable.

Il est de notre devoir de maintenir et d’intensifier le développement de projets structurants afin de créer de la valeur ajoutée pour l’ensemble des parties prenantes, à savoir le citoyen, l’entreprise et le pays dans son ensemble.

On ne peut pas régler en deux heures de temps tous les problèmes du groupe. Mais c’est déjà une grande première. Les portes s’ouvrent. Je considère qu’on a fait un très grand pas en termes de communication et d’écoute. Dans les prochains jours, les projets qui devraient redémarrer sont ceux de la trituration, avec la construction de cette usine, l’unité Brandt qui connaîtra un nouveau souffle après le déblocage des containers mais aussi pour MFG, notre filiale de verre plat, situé a Larbaa, Blida, qui jusqu’à présent était contrainte d’importer du Sable, alors que cette matière existe en quantité et en qualité localement.

Le déblocage de l’exploitation d’une carrière dans ce domaine, nous permettra de mieux positionner notre produit sur la scène internationale. Nous maximiserons ainsi les gains en devise pour l’économie algérienne.

Par ailleurs, Lors de notre rencontre avec le gouvernement, nous avons évoqué des projets d’ampleur et structurants, tels que ceux de Cap Djenat, à travers le développement d’un méga complexe unique dans la région, regroupant, entre autre, un port en eau profonde, des usines de transformation et le projet Desertec, susceptible de projeter l’Algérie dans une nouvelle ère en produisant des énergies renouvelables et écologiques.

En résumé, le déblocage de nos projets nous permettra de contribuer davantage à la créations d’emplois et de richesses en l’Algérie.

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