Société

Décès, retour à la normale, vaccination : le point sur la pandémie de Covid-19

La pandémie de la maladie à coronavirus Covid-19 continue de faire rage à travers le monde, plus d’un an après son apparition et identification à Wuhan, en Chine. 93,9 millions de cas positifs ont été officiellement recensés dans le monde au 16 janvier 2021. La pandémie a provoqué la mort de plus de 2 millions et 10 000 personnes dans le monde, selon les données de l’université américaine Johns Hopkins.

Les pays les plus meurtris

Le pays le plus touché par la pandémie du coronavirus est de loin les États-Unis, qui comptent 392 106 décès recensés sur plus de 23,53 millions de cas enregistrés. Aucun pays n’a été autant touché par la pandémie que la première puissance mondiale.

Le deuxième pays le plus touché est le Brésil, avec 208 246 décès sur près de 8,4 millions de cas de contaminations recensés. L’Inde complète le podium avec 152 093 décès enregistrés sur plus de 10,5 millions de contaminations.

En Europe, c’est le Royaume-Uni qui est le pays le plus touché avec 87 448 morts sur plus de 3,32 millions de cas enregistrés. Le bilan humain est tel que les victimes britanniques du coronavirus pourraient presque remplir à guichets fermés le mythique stade londonien Wembley, qui peut accueillir 90 000 personnes.

Au sein de l’Union européenne, l’Italie affiche le bilan humain le plus élevé avec 81 325 décès recensés au 16 janvier sur 3,52 millions de cas de contamination. La France n’est pas bien loin, déplorant toutefois moins de victimes par rapport au nombre de contaminés, sur les 2,93 millions de personnes contaminées au Covid-19, 70 090 ont succombé. Presque là encore de quoi remplir le célèbre Stade de France, qui a accueilli la finale de la Coupe du Monde 1998.

Le Maroc, 3e pays le plus touché en Afrique

Sur le continent africain, c’est officiellement l’Afrique du Sud le pays le plus touché avec 36 467 décès enregistrés sur plus de 1,3 millions de cas recensés. Ce pays est suivi en Afrique par l’Égypte, qui compte 8473 décès sur 154 620 cas enregistrés. Le Maroc complète le podium africain avec 7888 décès sur 457 625 cas de contaminations. L’Algérie pour rappelle déplore selon les chiffres officiels 2827 décès sur 103 381 contaminations recensées.

Alors que la pandémie fait rage depuis bientôt une année, les interrogations s’accumulent quant à un éventuel retour à la normale de la planète, soumise depuis plusieurs mois à une crise économique inédite et des mesures de restriction sans précédent engendrées par la pandémie. Cette attente a également été renforcée par le déploiement dans de nombreux pays de vaccins supposés prévenir contre le coronavirus.

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Retour à la normale : ce que disent les experts

Dans ce cadre, le cofondateur du laboratoire allemand BioNTech ayant développé un vaccin en collaboration avec le géant américain Pfizer, le professeur Ugur Sahin, a tablé en novembre dernier sur un retour à la normale d’ici l’hiver prochain, le temps que le vaccin soit déployé à travers le monde, rapporte la BBC.

Un professeur d’épidémiologie à l’Université de San Francisco, George Rutherford, a pour sa part estimé qu’un retour à la normale pourrait être possible d’ici l’été 2021 au plus tôt, mais uniquement si certaines conditions sont réunies.

« Cela dépend de la proportion de personnes vaccinées. Si 40 % des gens se font vacciner, nous porterons des masques l’année prochaine en ce moment. Si nous nous retrouvons avec 60 à 70 % des personnes vaccinées, nous serons peut-être libres d’ici août », prévoyait-il en décembre dernier dans un entretien accordé à ABC10.

L’optimisme n’est cependant pas partagé par tous. Des experts en santé publique de l’université américaine Harvard ont affirmé le 6 janvier dernier que la variante britannique plus contagieuse du coronavirus se propageant désormais aux États-Unis a mis un coup de froid aux espérances d’un retour à la normale dans les mois à venir provoquées par le début de la campagne de vaccination.

« Avant la nouvelle variante, j’avais plus d’espoir d’un été où l’on permettrait aux gens d’aller au camping ou de voyager. Je suis moins sûr de cela maintenant », a déclaré Marc Lipsitch, professeur d’épidémiologie à l’université de Harvard cité par The Harvard Gazette. Pour le professeur Lipsitch, la souche britannique « rend ce problème beaucoup plus difficile. Ce n’est certainement pas une bonne nouvelle », a-t-il estimé, soulignant que « c’est un gros problème pour un monde qui est déjà tendu en essayant de contrôler l’ancienne variante ».

Le PDG du laboratoire américain Moderna, qui a développé un vaccin contre le coronavirus, a pour sa part estimé que « le monde devra vivre avec le virus pour toujours », rapporte Ouest-France. « Nous allons vivre avec ce virus, nous pensons, pour toujours », a prédit Stéphane Bancel.

« La grosse question qui est très importante à gérer dès aujourd’hui, c’est l’hiver prochain. L’hiver 2021/2022, est-ce qu’il va falloir donner des rappels (de vaccin) aux personnes à risques et aux personnes âgées », s’est interrogé en outre le PDG de Moderna, cité par RTL, mettant en garde dans ce contexte contre les difficultés d’approvisionnement. « Si certains gouvernements se réveillent en septembre prochain en disant avoir besoin de doses, il n’y aura plus de doses disponibles », a-t-il averti, cité par la même source.

Vaccination : les pays les plus avancés

Malgré tout, de nombreux pays ont commencé à déployer plusieurs types de vaccins à travers leurs populations. Les vaccins les plus actuellement en cours de déploiement sont les deux développés par les laboratoires américains Pfizer et Moderna, mais également le vaccin britannique développé par AstraZeneca, le vaccin Spoutnik V développé par la Russie ou encore deux vaccins chinois développés par Sinopharm et Sinovac.

Le Royaume-Uni est devenu au début du mois de décembre le premier pays au monde à commencer à administrer à sa population un vaccin contre la Covid-19, en l’occurrence celui du laboratoire Pfizer. Plus de deux millions de personnes auraient été vaccinées depuis, rapportait l’agence Reuters le 10 janvier dernier, précisant qu’environ 200 000 personnes sont vaccinées chaque jour.

Aux États-Unis, les premiers vaccins ont été administrés le 14 décembre dernier. Depuis, 3,7 % de la population américaine aurait été vaccinée au 15 janvier 2021 tandis que 60,6 % des vaccins distribués n’ont pas encore été utilisés dans le pays, rapporte USA Today.

Les États américains avec la plus grande proportion de vaccination sont la Virginie Occidentale (7,5 %), l’Alaska (6,7 %) et le Dakota du Sud (6,5 %). Seulement 2,7 % de la population de la Californie et 4 % du Texas, les deux États les plus peuplés, ont été vaccinés jusqu’à présent, précise la même source.

Selon Bloomberg, plus de 37,9 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 ont été administrées dans 49 pays à travers le monde au 16 janvier 2021. 5,5 doses par 100 habitants ont été injectées au Royaume-Uni tandis que 3,9 doses par 100 habitants ont été injectées aux États-Unis, précise la même source.

Bloomberg rapporte également que 13 millions de doses ont été données aux États-Unis et 3,7 millions au Royaume-Uni. En France, ce sont 389 000 doses qui ont été données au 16 janvier soit 0,9 dose par 100 habitants. La Russie a pour sa part administré 1,5 million de doses (1 dose pour 100 habitants), alors que 9 millions de doses ont été administrées en Chine (0,64 dose par 100 habitants), indique la même source. En Allemagne, 962 000 doses ont été administrées soit 1,2 doses par 100 habitants.

La plus grande proportion de vaccination par rapport au nombre d’habitants se situe en Israël. Ce pays a en effet administré 2,2 millions de doses à sa population, représentant 24 doses par 100 habitants. Des experts indépendants de l’Onu ont cependant demandé à Israël d’assurer l’égalité d’accès aux vaccins pour les Palestiniens.

Israël montré du doigt

« Israël n’a pas garanti que les Palestiniens sous occupation en Cisjordanie et à Gaza auront un accès quasi-futur aux vaccins disponibles », affirment ce jeudi Michael Lynk, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés et Tlaleng Mofokeng, rapporteur spécial sur le droit à la santé, cités par UN News.

Ces deux experts ont relevé que la pandémie a ravagé ces deux territoires occupés ces derniers mois, et a « fracturé un système de santé palestinien déjà gravement sous-financé », affirment-ils. « Moralement et légalement, cet accès différentiel aux soins de santé nécessaires au milieu de la pire crise sanitaire mondiale du siècle est inacceptable », estiment les experts.

En deuxième position, ce sont les Émirats arabes unis, qui ont administré selon Bloomberg 1,7 million de doses de vaccin au 16 janvier, représentant 15 doses pour 100 habitants. Le podium est complété par Bahreïn, qui avec 123 000 doses totales ont administré 8,3 doses par 100 habitants.

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