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Déconfinement acte II : à Alger, les boutiques rouvrent avec de nouvelles règles

Déconfinement acte II : à Alger, les boutiques rouvrent avec de nouvelles règles

Après trois mois de confinement, Alger a retrouvé un peu de rose aux joues. Aussitôt la nouvelle de la seconde vague de commerces autorisée à rouvrir, les commerçants concernés se sont précipités sur leurs boutiques.

Grand nettoyage, rangement et adaptation au protocole sanitaire pour accueillir leurs clients. Les consignes sont affichées sur les vitrines : port du masque obligatoire, pas plus de 3 personnes, et pour certains « interdiction aux moins de 16 ans ».

Les coiffeuses sont également submergées par les appels téléphoniques.Cela fait trois longs mois que leurs clientes attendent de refaire leur coloration ou de se couper les cheveux. Toutefois, ces dames devront s’armer de patience. Avant de pouvoir prendre place sur le fauteuil de leur coiffeuse, il faut d’abord prendre rendez-vous et guetter son tour.

Plus de cabine d’essayage

Les règles ont changé. La pandémie de coronavirus Covid-19 a imposé sa loi. Dans les boutiques de prêt-à-porter, plus rien n’est comme avant. Chez « Rabie et Nariman » (prêt-à-porter femmes), un cordon de sécurité bloque l’entrée.

Pas plus de 2 personnes à la fois, stipule l’affiche. Un paillasson imbibé de désinfectant est posé sur le seuil de la porte. Des clientes patientent en faisant la queue sur le trottoir. Le confinement de ces trois derniers mois leur a donné des envies de coquetterie et elles comptent bien se rattraper. « J’ai envie d’une chemise d’été. Je vais me faire plaisir aujourd’hui !» lâche une jeune fille accompagnée d’une amie.

Boubekeur Khelifa, le patron de cette enseigne, veille à ce que chaque cliente se désinfecte les mains avec le gel hydroalcoolique posé sur son comptoir. « On applique le protocole sanitaire à la lettre, nous dit-il. Pas plus de deux personnes à l’intérieur. J’ai dû supprimer la cabine d’essayage. Il faut se plier aux instructions des autorités pour se protéger de l’épidémie du Covid-19 ».

Revenant sur les 3 mois de fermeture, il avoue y avoir laissé des plumes : « Nous avons beaucoup souffert sur le plan financier et psychologique. La collection de printemps n’a pas pu être commercialisée. Un énorme manque à gagner ! Les charges ont continué à pleuvoir : salaire des employés, CNAS, impôts… alors que le commerce était gelé. Une véritable galère ! ».

Fiévreux s’abstenir

« Stepmode », nouvelle enseigne de chaussures vient d’ouvrir ses portes sur la rue Didouche Mourad (à la place de City Burger). Une grande pancarte annonce des promotions. Un vigile, posté à l’entrée, prend la température des clients avec un thermomètre frontal puis leur asperge les mains de gel hydroalcoolique. Nous passons le test avec succès. Pas de fièvre !

Tout le staff porte des bavettes. « Nous avons limité l’accès du magasin à 6 personnes seulement pour une superficie de 150 m² », explique Athmane, le gérant.

« Le marquage au sol oblige les clients à respecter une distance de séparation d’un mètre. Pour les essayages de chaussures, nous mettons des bas jetables à la disposition des femmes et des sachets à usage unique pour les hommes. Les chaussures achetées peuvent être échangées. Nous les déposons à la réserve pendant 48 heures pour éviter toute éventuelle contamination ».

Ton œil, ta balance

« Fusion » est une boutique de prêt-à-porter pour femmes (Place Audin). Islam, le tenancier, est ravi de reprendre le travail. « J’ai reçu mes premières clientes et réalisé mes premières ventes ce matin. Après 3 mois de fermeture, ça fait un bien fou ! ».

Ce commerçant a également adopté les nouveaux gestes barrières. « Bavette obligatoire, pas plus de 3 personnes à l’intérieur et cabine d’essayage condamnée. Les clientes devront se fier au vieil adage de chez nous.

« Elles ont 48 heures pour rapporter le vêtement s’il ne leur va pas bien. Nous nous sommes équipés de vaporisateur de désinfection pour pouvoir remettre ces fringues dans les rayons », assure-t-il.

Enfin, le retour des coiffeuses !

Du côté des coiffeuses, l’espoir revient également. Chez « Coiffestique » (Bd Mohamed V), on se prépare à accueillir les premières clientes. « Désormais, ce sera uniquement sur rendez-vous, nous révèle la gérante. Les clientes devront porter des bavettes comme notre personnel d’ailleurs ».

Joignant le geste à la parole, elle exhibe sa camisole jetable et ses masques de protection. « Je serai blindée de la tête aux pieds », plaisante-t-elle. Et d’ajouter : « Les fauteuils seront nettoyés après le passage de chaque cliente afin de respecter le protocole sanitaire ».

Rue Richelieu, un autre salon de coiffure et d’esthétique a rouvert ses portes. Faiza, la patronne, (72 ans) ne cache pas son soulagement. « Tous les jours, mes clientes me téléphonaient pour connaître la date de la reprise. Voilà, c’est parti ! On reprend du service ! Je gère ce salon depuis 1967, et je n’ai jamais été confrontée à pareille crise ».

Soulagés de reprendre leurs activités, ces commerçants espèrent à présent remonter la pente et rattraper un tant soit peu les pertes financières engendrées par cette crise sanitaire sans précédent. D’autres comme les restaurateurs et les cafetiers attendent impatiemment le signal des autorités pour retrouver enfin le chemin du travail.

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