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Démantèlement d’un trafic de migrants entre l’Italie et la Tunisie

Démantèlement d’un trafic de migrants entre l’Italie et la Tunisie

La police italienne a annoncé mardi un coup de filet contre un réseau qui organisait un trafic lucratif de clandestins et de cigarettes entre la Tunisie et la Sicile, et dont certains membres nourrissaient des sympathies jihadistes.

Cette opération visant 13 suspects italiens, tunisiens et marocains en Sicile fait suite à un précédent coup de filet en juin 2017 contre un réseau très similaire.

Le réseau proposait pour 3 à 5.000 euros par personne un passage de Nabeul, dans le nord-est de la Tunisie jusqu’à Trapani, dans l’ouest de la Sicile, sur de puissants hors-bords capables de faire la traversée en un peu moins de 4 heures.

A chaque traversée, le réseau prenait une quinzaine de migrants, auxquels des complices fournissaient à l’arrivée des vêtements secs et une aide pour atteindre leur destination finale.

Pour rentabiliser le voyage, la cale du bateau était aussi remplie de cigarettes de contrebande, revendues ensuite au marché noir autour de Palerme. Selon les enquêteurs, chaque traversée pouvait ainsi rapporter entre 30 et 70.000 euros.

L’enquête avant le coup de filet a révélé que « certains membres » du réseau nourrissaient des sympathies jihadistes, affichant « des comportements hostiles à la culture occidentale » et relayant « de la propagande » sous de faux noms sur les réseaux sociaux, a précisé la police.

Dans une conversation téléphonique enregistrée par les enquêteurs, l’un des associés a demandé à un responsable du réseau de prier pour lui alors qu’il comptait se rendre en France mener « des actions dangereuses après lesquelles il risquait de ne pas pouvoir revenir ».

La police a retrouvé la trace de deux traversées et a réussi à intercepter une troisième, afin de bloquer le débarquement de 19 clandestins et de placer sous séquestre 400 kg de cigarettes de contrebande.

L’Italie a enregistré depuis l’été 2017 une hausse des arrivées de migrants tunisiens en Sicile ou sur l’île de Lampedusa, malgré un accord de rapatriement quasi automatique avec Tunis.

Selon le ministère italien de l’Intérieur, 6.000 Tunisiens ont débarqué en 2017 et plus de 1.300 depuis janvier 2018, sans compter ceux des « débarquements fantômes », dont on ne retrouve que les vêtements mouillés sur les plages de l’ouest de la Sicile.

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