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Des manifestantes déshabillées dans un commissariat à Alger

Des manifestantes déshabillées dans un commissariat à Alger

Des militantes du MDS et de l’Association de jeunes RAJ, interpellées samedi 13 avril 2019 à la Grande Poste à Alger, ont été complètement déshabillées au niveau d’un commissariat de police à Baraki, à 15 km au sud-est d’Alger, selon plusieurs témoignages recueillis par TSA.

« Elles étaient quatre militantes embarquées avant qu’elles ne commencent le rassemblement à la Grande Poste à Alger. Elles ont été fouillées puis obligées de se déshabiller intégralement. Ces femmes n’ont pas été consultées par un médecin et aucun PV n’a été établi. Les garçons embarqués n’ont pas subi le même sort », affirme, dans une déclaration à TSA, le militant Samir Larabi qui a également publié une vidéo sur Facebook pour dénoncer l’acte.

Contactée par TSA, Inès, une des militantes interpellées par la police, raconte sa mésaventure : « Samedi, juste avant 17 heures, nous étions dans un café à côté de la Grande Poste. Alors qu’on s’apprêtait à rejoindre les escaliers pour notre rassemblement quotidien, les policiers sont venus interpeller Jalal, un militant comme nous. J’ai commencé à filmer la scène. Un policier m’a arraché le téléphone et m’a embarquée avec les autres en m’insultant. Nous avons été conduits au commissariat de Baraki. Sur place, un agent de police a fouillé les sacs des filles alors qu’il n’a pas le droit, cela doit être fait par une femme ».

Selon Ines, les militants interpellés, au nombre de dix (quatre filles et six garçons), ont attendu au poste jusqu’à 22 h. « Un agent femme en civil est venue. Elle nous a pris une à une dans une chambre isolée. Elle m’a demandé de me déshabiller intégralement. Je lui ai dit : « Pourquoi ? Je n’ai rien fait de grave ». Elle m’a répondu : « Ne m’apprends pas mon travail, enlève tes habits et ne me parle pas ». Elle a fouillé même le fond de mes chaussures et farfouiller profondément mes cheveux », a ajouté Inès, scandalisée par ce qui lui est arrivé avec les trois autres militantes. Les militants n’ont été relâchés que vers 1 h du matin.

« Ils veulent humilier nos militants »

Abdelouhab Fersaoui, président de l’Association RAJ, a qualifié le comportement de la police de Baraki « d’acte d’intimidation ». « Ce genre de mesures ne doit pas être réservé aux militants mais pour des individus pouvant être dangereux, des délinquants, transportant des drogues ou d’autres produits prohibés. Nos militants étaient ciblés puisqu’avant même que le rassemblement ne débute, ils ont été interpellés. Notre objectif en se rassemblant chaque jour est de se réapproprier les espaces publics parce qu’on veut interdire les manifestations durant la semaine à Alger. Ils veulent humilier nos militants. J’inscris cet acte dans la démarche d’affaiblir et de casser le mouvement de contestation populaire », s’est-il indigné.

Sur les réseaux plusieurs appels ont été lancés pour déposer des plaintes contre la police pour des actes qualifiés de dégradants pour la personne humaine.

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