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Des navires saoudiens et émiratis visés : risque d’escalade dans le Golfe

Des navires saoudiens et émiratis visés : risque d’escalade dans le Golfe

Bruits de bottes dans la région du Golfe où la tension est montée d’un cran ces derniers jours. Dimanche 12 mai, quatre navires commerciaux ont été ciblés par des actes de sabotage, à l’est du port de Fujaïrah, près des eaux territoriales des Émirats arabes unis sur le golfe d’Oman.

Dans un premier temps, Abu Dhabi a nié l’existence de telles opérations sur son territoire avant de le reconnaître à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l’agence émiratie WAM. Plusieurs médias ont parlé d’explosions à l’intérieur même du port de Fujaïrah ce que le gouvernement de cet émirat a démenti en ajoutant que « le trafic maritime fonctionne normalement ».

Selon l’agence iranienne Mehr, des explosions se sont produites entre 4 heures et 7 heures du matin. L’agence a évoqué le survol du port par des avions de guerre américains et français au moment des faits. Abu Dhabi n’a fourni aucun détail sur le modus operandi des attaques ni sur l’ampleur des dégâts subis.

Sûreté du trafic maritime menacée

Le ministre saoudien de l’Énergie Khaled Al Falleh a, cité par l’agence SPA, annoncé que deux pétroliers saoudiens ont subi des attaques au moment où ils traversaient le Golfe persique sans faire de victimes.

Ryad, d’après le journal saoudien Okkaz, a fait un appel à la communauté internationale pour garantir « la sûreté du trafic maritime et la sécurité des pétroliers » aux fins de prévenir les «conséquences » sur le marché du brut. La Ligue arabe a qualifié « d’actes criminels » les attaques contre quatre navires qui « constituent une grave violation de la liberté et de la sécurité des routes de commerce et de transport maritime » et qui risquent « d’aggraver les tensions de la région ».

L’Iran a, à travers le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères repris par l’agence IRNA, exprimé son inquiétude n’écartant pas la thèse « d’un complot étranger » dans les attaques de Fujaïrah dans le but de « perturber la stabilité et la sécurité de la région ».

La chaîne qatarie Al Jazeera a estimé que les actes de Fujaïrah risquent de compliquer la situation surtout que le lieu des attaques n’est pas éloigné du Détroit d’Ormuz, point de passage de plus de 30 % du commerce mondial du brut. Tous les grands producteurs de gaz et de pétrole (Irak, Qatar, Arabie Saoudite, Iran, Émirats arabes unis, Koweït) utilisent cette voie maritime stratégique.

Les B52 de retour dans la région du Golfe

Le New York Times souligne dans son édition d’aujourd’hui que les États-Unis ont alerté sur la possibilité d’attaques contre le trafic maritime dans le Golfe de « la part de l’Iran ou de ses alliés ». « Washington vient d’envoyer au Golfe un porte-avion (L’USS Abraham Lincoln) et des bombardiers B52 afin de contrer d’éventuelles menaces de Téhéran », ajoute le journal.

Le retour des B52 au Golfe, un bombardier à large action pouvant transporter des charges nucléaires et des missiles de croisière, inquiète les experts en questions militaires. C’est le signal, selon eux, d’une volonté d’engager une guerre. Le Pentagone a, d’après Reuters, mis en avant l’existence de « signaux clairs et récents » montrant que « les forces iraniennes et leurs affidés font des préparatifs à une attaque possible contre les forces américaines ». Dans quelles conditions, où et comment ? Aucune indication.

Les médias américains ont rapporté qu’une importante batterie de missiles sol-air Patriot a été expédiée au Golfe ces derniers jours. Parallèlement, Washington a ouvert des négociations commerciales pour vendre des missiles Patriot aux Émirats arabes unis et au Bahreïn en évoquant « la menace iranienne ».

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