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Des parents réclament la scolarisation de leurs enfants autistes

Des parents réclament la scolarisation de leurs enfants autistes

« Fragilisés, désarmés et traumatisés face à l’indifférence de l’administration ». Voilà à quoi en sont réduits les parents d’enfants autistes en Algérie. Leurs enfants sont rejetés par le système scolaire malgré l’arsenal juridique qui consacre le droit à l’éducation et à l’enseignement à tous.

En cette veille de rentrée scolaire qui commence demain mercredi 21 octobre dans le primaire, un collectif de parents d’enfants autistes lancent une pétition dans le but de faire reconnaître le « droit à l’inclusion scolaire des enfants autistes en Algérie ».

À cet effet, une pétition a été mise en ligne sur le lien : https://lnkd.in/eqri-_U, afin de « rappeler aux autorités leur responsabilité envers ces citoyens (enfants autistes et leurs parents) fragilisés, désarmés et parfois traumatisés face à l’indifférence de l’administration », écrivent les membres du collectif dans une lettre rendue publique mardi 20 octobre.

Ils lancent un « appel de détresse » à tous les citoyens algériens afin, disent-ils, de se joindre à eux pour cette « cause humaine et nationale », en signant cette pétition dont l’objectif est d’attirer l’attention des autorités algériennes afin de « prendre tous les dispositifs susceptibles de réaliser ce droit et de l’appliquer sur le terrain de manière définitive ».

Ces parents désemparés rappellent, à juste titre,  que la scolarisation est « un droit » et « une obligation » pour tout enfant ayant atteint l’âge de 5 ans, sans distinction aucune. « Plusieurs enfants (autistes) ayant dépassé l’âge de la scolarisation, sont toujours à la maison pris en charge par leurs parents uniquement, une vidéo a été partagée pour sensibiliser les autorités mais aussi tous les citoyens, afin de contribuer à l’intégration sociale de ces enfants, qui est primordiale pour leur développement, leur avenir ainsi que l’avenir du pays car les troubles du spectre autistiques cachent très souvent une intelligence et un génie qui pourrait être exploité au lieu d’être étouffé », explique le collectif dans un communiqué publié ce mardi 20 octobre.

Par cette action, les parents d’enfants autistes jugent « qu’il est temps que toute discrimination liée à quelque handicap que ce soit ne soit plus admise par les écoles de l’éducation nationale, que l’État assure des éducateurs et auxiliaires de vie scolaire spécialisés (AVSS) et formés pour accompagner les enfants autistes dans leur parcours scolaire. »

Un arsenal juridique sans traduction sur le terrain

C’est grâce aux réseaux sociaux que ces  parents d’enfants autistes de tout le territoire national se sont mobilisés pour faire enfin entendre leur voix, et surtout leur souffrance de voir refuser à leurs enfants leur droit à l’inclusion scolaire.

Une inclusion qui tarde à s’opérer « malgré la circulaire interministérielle ordonnée par l’État algérien à travers le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Solidarité nationale », déplorent les membres du collectif.

Ils rappellent les différentes lois qui consacrent le droit à l’éducation pour tous les enfants algériens, à commencer par la loi fondamentale (Constitution). Le collectif cite la loi d’orientation sur l’éducation n°08-04 du 23 janvier 2008, portant droit à l’éducation et à l’enseignement de tous les enfants algériens, et la loi 02-09 du 08 mai 2002 relative à la protection des personnes handicapées et leur promotion.

À ces dispositifs légaux s’ajoute l’arrêté interministériel du 10 décembre 1998, relatif à l’ouverture de classes spéciales pour les enfants souffrant de handicaps sensoriels légers (malentendants et malvoyants) dans les établissements scolaires relevant du secteur de l’éducation nationale.

Et enfin, ils citent la circulaire interministérielle n° 01 du 03 septembre 2019 comprenant un rappel des mesures et dispositions relatives à la scolarisation et de la formation des enfants aux besoins spécifiques.

« Pourtant, des milliers de familles algériennes qui comportent en leur sein un (ou des) enfant(s) autiste(s) sont incapables d’inclure leurs enfants dans le système scolaire algérien sous ses deux facettes publique et privée (à l’exception de quelques rares établissements privés nécessitant des moyens financiers hors normes aux parents, puisque ceux-ci sont souvent contraints à payer eux-mêmes, en plus de l’école, un salaire à l’auxiliaire de l’enfant) », regrettent les rédacteurs de l’appel.

Selon eux, plusieurs familles ont été ainsi victimes des « manipulations des responsables des établissements scolaires et de la procrastination des services concernés par l’éducation en Algérie ».

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