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Des traitements sont testés contre le Covid-19 : les premières évaluations attendues dans une semaine

Des traitements sont testés contre le Covid-19 : les premières évaluations attendues dans une semaine

Faute de médicament ou de vaccin spécifiques contre le coronavirus, les scientifiques ont engagé une course contre la montre pour déterminer si des médicaments existant et destinés à d’autres maladies peuvent être utilisés dans le traitement du Covid-19.

On parle beaucoup de chroroquine, un antipaludique vieux d’un demi-siècle et adopté déjà par de nombreux pays contre l’épidémie en cours, dont l’Algérie, mais beaucoup d’autres molécules sont testées à travers le monde, notamment en Europe où un essai clinique de grande ampleur se déroule depuis une semaine.

« Réutiliser un médicament déjà sur le marché ou même un médicament déjà existant mais qui n’avait pas fonctionné auparavant nous apporte des opportunités uniques. Cela comporte également une probabilité bien plus élevée d’avoir du succès sur le marché du médicament comparé aux nouveaux médicaments qui ne sont spécifiques qu’à un seul virus. Les coûts, le temps nécessaire pour son approbation, sont considérablement réduits », explique une équipe de chercheurs de la Norwegian university of science and technology dans une étude qui recense les 120 molécules envisagées par des équipes de chercheurs pour traiter le nouveau coronavirus Covid-19.

Parmi elles, 31 constituent des candidats sérieux pour un traitement contre le coronavirus. « Ces antiviraux à large spectre qui agissent contre de nombreux virus pourraient apporter une protection supplémentaire contre les virus émergents », explique l’étude.

En France, le Pr Didier Raoult a multiplié les essais qui, selon lui, ont prouvé l’efficacité de l’hydroxychloroquine, mais il fait face au scepticisme de la communauté scientifique qui conteste les conditions dans lesquelles sont menées les études et la méthodologie retenue.

Trois autres traitements sont en outre en train d’être testés dans le cadre d’un projet mis en place par le service public français avec Discovery et coordonné par l’Inserm. Le projet porte sur 3.200 patients en Europe, dont au moins 800 en France. Il est piloté par la professeure Florence Ader, précise ce dimanche BFM TV.

Les traitements testés sont le remdesivir (antiviral conçu initialement pour Ebola), le lopinavir en combinaison avec le ritonavir (des anti-VIH), la même combinaison mais associée à l’interféron bêta pour tenter de baisser le processus inflammatoire, et l’hydroxychloroquine (cousin de la chloroquine, mais présentant moins de risque de toxicité, cet anti-paludéen a l’avantage d’être connu et bon marché).

Le programme a commencé depuis une semaine. Chaque participant se voit allouer l’un des quatre traitements testés ou des soins standard, de manière aléatoire, après une randomisation numérique. Aujourd’hui, « pouvoir monter en temps réel un essai clinique de ce type est vraiment porteur d’espoir », indique Pr Florence Ader.

Les premières évaluations de patients vont commencer après 15 jours de traitement, dans une semaine environ, selon la même source. On pourra notamment estimer si leur état clinique s’est amélioré, s’ils ont toléré le traitement. Après analyse de ces premières données, il est possible que l’essai abandonne les tests d’un ou plusieurs des quatre traitements visiblement inefficaces pour en tester de nouveaux. Mais « il n’y a pas encore d’échéance précise, des analyses intérimaires seront régulièrement menées », selon la responsable du projet.

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