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Détenue à El Harrach, Dahmani Nour el Houda, nouvelle icône de la révolte estudiantine

Détenue à El Harrach, Dahmani Nour el Houda, nouvelle icône de la révolte estudiantine

Dahmani Nour el Houda Yasmine, étudiante en droit âgée de 22 ans, est incarcérée depuis près d’un mois. Elle a été arrêtée lors de la trentième marche des étudiants, mardi 17 septembre, et placée en détention provisoire dès le lendemain à la prison d’El Harrach.

Depuis, elle est devenue une sorte d’icône pour les marches hebdomadaires de ses camarades. Chaque mardi, son nom est scandé et des pancartes réclamant sa libération sont brandies par les étudiants. « Libérez Yasmine Dahmani », « Je suis une étudiante, pas une criminelle », « Je suis Nour el Houda Yasmine Dahmani, étudiante en droit », lit-on depuis quatre mardis sur les pancartes des étudiants, notamment lors du trentième acte, le 15 octobre.


Lorsqu’elle a été arrêtée par la police, elle brandissait une pancarte dénonçant la corruption et la Issaba. Aujourd’hui, la solidarité avec elle va au-delà de la famille estudiantine et universitaire. Les mêmes appels à sa libération sont partagés sur les réseaux sociaux et la page du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) publie régulièrement des messages de soutien à l’étudiante.


Ce mardi 15 octobre, jour de marche pour les étudiants, l’avocat Abdehafid Tamart a publié un texte adressé à la détenue et appelé les citoyens à faire de même pour lui dire : « Houda, tu n’es pas seule ». Son témoignage est émouvant.

« En rendant visite hier, à l’étudiante détenue, Dahmani Nour-El Houda Yasmina, à la prison d’El Harrach et pour la première fois que j’ai commencé ce métier… j’étais incapable de parler….Le corps chétif… l’humeur sombre… Les gestes lourds… les yeux tristes… l’esprit distrait… Elle ne lève presque pas le visage du sol et ne répond que par un oui ou un non… », écrit l’avocat.

« Ton crime est peut-être d’avoir participé à la marche des étudiants, comme chaque mardi depuis le début du Hirak… Tout le monde la bénissait cette marche avant qu’elle ne devienne, et le Hirak avec elle, une menace contre les intérêts de ceux qui entravent la volonté du peuple », poursuit-il.


« J’étais incapable de dire quelque chose en sa présence… J’étais figé à ma place à essayer de rassembler ce qui reste de mots dispersés par son regard amical et sa profonde tristesse… Pour enfin la questionner sur ces conditions de détention et la manière dont les autres prisonnières la traitaient. Sa réponse est venue, d’une voix brisée : « je me sens seule » », rapporte Me Tamart qui « à chaque ami, à tout humain, d’écrire du fond du cœur une lettre portant le titre, « tu n’es pas seule Nour-el-Houda- Yasmina, le hirak est avec toi, l’Algérie est avec toi, nous sommes tous avec toi ».


 

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