Le ministre de l’Intérieur de l’Arabie saoudite a entamé, hier dimanche, une visite officielle de trois jours en Algérie. À l’aéroport international Houari-Boumédiene, l’émir Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud a été accueilli par deux ministres et pas n’importe lesquels.
Il s’agit de son homologue, Noureddine Bédoui, et du ministre de la Justice, Tayeb Louh. La présence de ce dernier suscite de nombreuses questions. Pourquoi a-t-il effectué le déplacement à l’aéroport ? À quel titre l’a-t-il fait ? Dans quel objectif ?
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Dans ses dépêches, l’agence de presse officielle APS précise que cette visite intervient à l’invitation du ministre de l’Intérieur et qu’elle « s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations historiques privilégiées entre les deux pays et du développement de la coopération bilatérale ». Elle ne donne aucune explication sur la présence de Tayeb Louh.
Certes, Tayeb Louh a été l’envoyé personnel du président Abdelaziz Bouteflika en Arabie saoudite à plusieurs reprises ces dernières années. En 2015, le ministre de la Justice avait fait le déplacement à Riyad pour remettre au prince héritier un message du chef de l’État dans un contexte marqué par la chute du prix du pétrole.
La dernière visite de Tayeb Louh en Arabie saoudite remonte à novembre 2017 quand il avait fait parvenir une lettre de Bouteflika au roi Selmane quelques semaines après le début de la crise entre l’Arabie saoudite et le Qatar.
Mais d’un point de vue protocolaire, rien ne peut expliquer ce choix d’accueillir le ministre saoudien par deux ministres. La seule présence de Bedoui aurait pu suffire pour accueillir l’émir Abdel Aziz Ben Saoud, d’autant que ce dernier se trouve à Alger à l’invitation de son homologue algérien.
Alger a-t-il cherché à donner un caractère exceptionnel à cette visite ? C’est probable. Le responsable saoudien a été reçu par le chef de l’État en présence du Premier ministre et de trois ministres. Un accueil habituellement réservé aux chefs d’États.
L’autre explication pourrait être liée à des considérations de politique intérieure. Certains y voient une manière de renforcer la position de Tayeb Louh et de ne pas laisser à Bedoui seul les bénéfices de l’exposition médiatique qu’offre une telle visite d’un haut responsable saoudien.
