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Dmitri Medvedev : « Alger est un partenaire très fiable »

Dmitri Medvedev : « Alger est un partenaire très fiable »

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev sera à Alger, ce lundi 9 octobre, pour une visite officielle de deux jours. Plusieurs accords seront signés à l’issue de cette visite, la deuxième pour Medvedev après celle d’octobre 2010 (il était venu en tant que Président).

« Alger est un partenaire très fiable et ouvert à la coopération dans beaucoup de domaines. Depuis des années, l’Algérie fait partie des partenaires commerciaux et économiques principaux de la Russie en Afrique et dans le monde arabe. Le volume des échanges russo-algériens a doublé l’année dernière pour atteindre près de 4 milliards de dollars »a déclaré le Premier ministre russe, dans une interview accordée à l’agence APS.

Le Premier ministre russe a rappelé qu’Alger et Moscou ont signé, en avril 2001, une Déclaration de partenariat stratégique « qui a donné une nouvelle impulsion aux relations bilatérales ». « Aujourd’hui, quand on analyse les 15 années qui se sont écoulées depuis, je peux dire avec certitude que nos pays coopèrent avec succès dans de nombreux secteurs, de l’énergie à la politique internationale (…) Nous poursuivrons la concertation régulière de nos positions sur les questions de politique étrangère, notamment sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans la zone du Sahara-Sahel », a-t-il souligné.

La Russie et l’Algérie partagent, selon lui, des positions sur certaines questions comme le renforcement « du rôle central » de l’ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité et comme la multipolarité. « Nous sommes solidaires dans l’affirmation que les conflits régionaux doivent être résolus par les moyens diplomatiques sur la base de la Charte de l’ONU et du principe de primauté du droit international. La Russie et l’Algérie ont des positions très proches sur le fait que les peuples de toutes les régions peuvent et doivent décider eux-mêmes de leur sort, résoudre eux-mêmes leurs problèmes intérieurs de manière pacifique, sans violence, par le dialogue et en s’appuyant sur le droit. Aucune ingérence extérieure n’est ici acceptable. C’est le seul moyen de résoudre les conflits en Syrie, en Libye, au Yémen et au Mali », a-t-il noté.

Plaidoyer pour la coopération dans le domaine nucléaire

Medvedev a expliqué que son pays voudrait élargir la coopération avec l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et contre le crime organisé transnational.

« Nous comprenons que la dissémination du terrorisme est aujourd’hui un défi réellement global, auquel on ne peut faire face qu’ensemble, de manière concertée et en réunissant toutes les forces possibles. Et en s’appuyant, encore une fois, sur le droit international. Tous les États doivent mettre de côté leurs ambitions et divergences pour se réunir au nom de la défaite de l’État islamique et des autres groupes extrémistes qui ont, sans aucune exagération, lancé un défi à la civilisation humaine », a-t-il argué.

La Russie envisage, selon lui, d’augmenter « considérablement » le volume de la coopération avec l’Algérie surtout dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie. « De grandes entreprises russes (Power Machines ou Gazprom) travaillent avec succès en Algérie dans des secteurs aussi importants que l’électricité et la prospection géologique. L’usine russe de production d’automobiles Renault livre en Algérie les carrosseries pour l’assemblage final. Cette année, le plan de livraisons comprend 18.000 unités, dont la moitié a déjà été expédiée. On prévoit d’élargir ces liens dans le futur avec d’autres composants automobiles. Nous sommes bien sûr prêts à exporter des produits industriels finis, notamment des aéronefs civils, des automobiles, des équipements agricoles et ferroviaires, ou encore des machines-outils », a-t-il détaillé.

Grands exportateurs de gaz naturel, l’Algérie et la Russie coopèrent, selon lui, « de manière concertée » sur les questions énergétiques.  « La Russie apprécie grandement ce dialogue et les possibilités de trouver des compromis. On a créé une base juridique solide pour la coopération dans le secteur énergétique nucléaire. Si l’Algérie décidait de créer une industrie nucléaire nationale, nous serions prêts à offrir nos technologies et nos solutions techniques. Actuellement, la Russie forme déjà pour l’Algérie des experts du secteur nucléaire. Nous sommes également prêts à étudier des projets concernant la production d’électricité « propre » par les installations éoliennes ou solaires », a-t-il proposé.

« Centre industriel et énergétique régional »

« Nos partenaires algériens travaillent actuellement à transformer leur pays en centre industriel et énergétique régional de l’Afrique du Nord. Lors de la réunion, de septembre, de la commission, ils ont encore une fois confirmé qu’ils comptaient sur l’aide russe dans la mise en œuvre de ces projets », a-t-il ajouté.

Rattraper le retard

Revenant sur l’histoire des relations entre les deux pays, il a rappelé que l’Union soviétique a été « le premier État au monde à reconnaître l’indépendance algérienne et à soutenir la jeune république ».

« Nous l’avons aidée par les experts militaires et le matériel. Dès le début des années 1960, l’URSS a offert à l’Algérie des crédits d’État importants pour son développement économique. Les ingénieurs soviétiques ont aidé à reconstruire l’infrastructure algérienne. On a construit les entreprises métallurgiques d’El-Hadjar et d’Annaba, la centrale thermique de Jijel, le gazoduc Alrar-Tin Fuye-Hassi Messaoud, les barrages de Beni-Zid et de Tilesdit », a-t-il détaillé.

« Aujourd’hui, près de 20.000 diplômés de nos établissements d’enseignement supérieur travaillent en Algérie. Malheureusement, la chute de l’URSS a mis fin à de nombreux projets ambitieux. Nous rattrapons actuellement ce retard », a-t-il ajouté.

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