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Drogue à l’école en Algérie : révélations effarantes

Le ministre de l’Éducation nationale a fait ce lundi une révélation choc sur la présence de psychotropes dans le milieu scolaire en Algérie.

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Drogue à l’école en Algérie : révélations effarantes
Le ministre de l’Éducation nationale a fait des révélations choc concernant l’usage de la drogue dans le milieu scolaire en Algérie / Par tiero / Adobe Stock pour TSA
Amine Ait
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L’idée est effarante, mais le danger est bien réel. En Algérie, des élèves, y compris dans le cycle primaire, consomment de la drogue. Cette dernière a cependant fait son entrée dans le milieu scolaire il y a plusieurs années.

Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, a fait ce lundi 29 septembre des révélations choc concernant l’usage de la drogue, notamment des psychotropes, dans le milieu scolaire en Algérie.

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« Certains élèves se sont présentés devant la direction de leurs établissements, dévoilant qu’ils avaient sur eux des psychotropes », a-t-il révélé. Il s’agit, a alerté le ministre, d’un « sérieux problème » qui nécessite l’implication de tous.

M. Saadaoui a notamment pointé la responsabilité des parents, les appelant à « vérifier les cartables et les vêtements de leurs enfants ». Il faut « qu’on contrôle et qu’on s’entraide pour qu’on puisse protéger les générations futures », a-t-il soutenu.

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Il est à rappeler que la nouvelle loi anti-drogue, publiée au Journal officiel en juillet dernier, autorise le dépistage de la drogue parmi les élèves dans les établissements scolaires. La loi ne prévoit pas cependant de sanctions pénales en cas de résultats positifs, mettant l’accent sur un suivi psychologique et médical.

Drogue en milieu scolaire : « Ça a pris des proportions effarantes »

L’Algérie commence donc à se réveiller pour faire face à ce véritable fléau qui menace les écoles. Contacté par TSA à ce propos, Mostéfa Khiati, professeur en médecine et fondateur de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), indique que l’usage de la drogue dans le milieu scolaire ne date pas d’aujourd’hui.

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« Plusieurs enquêtes menées par la FOREM, notamment dans la banlieue d’Alger, en 1994, 2000, 2005 et en 2016, ont montré que des enfants scolarisés, y compris dans les écoles primaires, consommaient déjà de la drogue », indique le Professeur.

Malheureusement, ses appels lancés aux autorités compétentes n’ont pas été prises au sérieux, notamment ceux basés sur les résultats de l’enquête de 2005, que « le ministre de l’Éducation de l’époque, Benbouzid, a interprété comme une volonté de saboter sa réforme ».

Le Pr Khiati explique qu’au début, les élèves consommaient principalement du cannabis et très peu de drogues dures, soulignant qu’on observe ces dernières années un inversement de la tendance avec une accessibilité facilitée et une disponibilité accrue des psychotropes. « Aujourd’hui, ça a pris des proportions effarantes », s’alarme le Pr Khiati.

Drogue : une « pieuvre » à l’assaut des élèves

Depuis, l’usage de la drogue en milieu scolaire en a fait du chemin. Ce fléau, que le président de la FOREM a qualifié de véritable « pieuvre », a emprunté « plusieurs voies » pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.

Le Pr Khiati explique que ce sont surtout des « petites bandes de dealers » qui ciblent les élèves. Une fois que ces derniers deviennent accros, ils deviennent eux-mêmes dealers, écoulant ainsi plus facilement les psychotropes en milieu scolaire.

L’impact sur les élèves est dévastateur, indique le professeur qui évoque « les troubles de concentration et de comportement ». Des symptômes cliniques de « l’échec et de la déperdition scolaires », avec tout ce que cela implique comme conséquences (violence, trafic de drogue, etc), énumère-t-il.

Que faire pour lutter contre ce fléau ?

« Un véritable cercle vicieux », alerte le spécialiste qui souligne que ce sont les garçons qui sont les plus touchés par ce fléau qui est perçu comme « un vecteur de virilité ». N’empêche que certaines filles n’y échappent pas, notamment dans les collèges et lycées.

Que faire pour contrer ce problème ? Selon le Pr Khiati, il faut se concentrer sur la communication et la sensibilisation, assurant que la participation de l’ensemble de la société à la lutte anti-stupéfiants est primordiale. Il regrette d’ailleurs que la société civile soit continuellement écartée des plans du gouvernement.

Le Pr Khiati évoque également l’office nationale de la lutte contre la Drogue et toxicomanie, et appelle à ce qu’il soit mis sous la tutelle du Premier ministre (au lieu de celui de la Justice) pour qu’il ait plus d’impact.

Le Pr Khiati rappelle enfin que son organisme, le FOREM, a déjà proposé au ministère de la Jeunesse et des sports de mettre en place des « sentinelles issus de la société civile » afin de contrer le trafic et la consommation de drogue, y compris dans le milieu scolaire.

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