Politique

Droits de l’Homme et liberté d’expression : l’Algérie se défend

Critiquée sur les atteintes aux droits de l’homme par des pays étrangers et les partis d’opposition algériens, l’Algérie est passée à l’offensive devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies qui tient à Genève sa session d’évaluation.

Le ministre de la Justice Abderrachid Tebbi, qui a présenté le rapport périodique de l’Algérie, s’est attardé sur les efforts du pays en la matière et réitéré son engagement à consolider le respect des droits de l’Homme.

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Le ministre a notamment évoqué la question de l’emprisonnement de journalistes. « Il n’y a pas en Algérie de délit d’opinion ou de presse, ni de peine privative de liberté pour les professionnels de la presse dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions », a-t-il assuré.

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Il a évoqué seulement « des cas rares sciemment exploités par les réseaux sociaux » mais qui, selon lui, concernent « des personnes jugées suivant le droit commun et n’ont rien à voir avec la liberté d’expression et n’ont pas la qualité de journaliste ou un agrément national pour travailler pour un média étranger ».

La révolution technologique pose des « défis sérieux », a estimé le ministre algérien en ce sens qu’elle est « source de flux d’informations erronées qui menacent la stabilité des institutions, de l’économie et des droits de l’Homme » et charrient une violence qui « ne contribue pas à enrichir les valeurs démocratiques ».

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« Comme partout, a défendu le ministre de la Justice, le juge algérien est tenu par la loi de recevoir les plaintes et d’enquêter en respectant le droit de la défense et la garantie d’un procès équitable ».

Concernant toujours la liberté de la presse et d’expression, M. Tebi a fait savoir que la prochaine loi sur l’information va fixer les conditions d’exercice de la profession et prendra en compte les préoccupations des professionnels qui se sont eux-mêmes plaints de « l’usurpation de la qualité de journaliste par des personnes étrangères à la profession ».

« La démocratie ne s’accommode pas de comportements qui portent atteinte à la dignité des gens, et la liberté d’expression ne peut pas être fondée sur la logique du sabotage ou les appels à la sédition ou au séparatisme », a-t-il asséné.

Le terrorisme aussi « exploite les espaces de liberté et utilise parfois la façade des droits de l’homme », a indiqué le ministre algérien, ajoutant que l’Algérie considère la lutte contre le terrorisme comme « une guerre pour la défense de la démocratie et des droits de l’Homme et non pour les limiter ».

Atteinte aux libertés religieuses : des « allégations »

Pour cela, ajoute-t-il, l’Algérie a adapté son dispositif législatif conformément aux standards internationaux.

Concernant les atteintes aux libertés religieuses, Tebbi a parlé d’ « allégations infondées », assurant que « la liberté de culte, garantie par la Constitution, est pratiquée dans le cadre de la loi sans discrimination » et que l’Etat protège cette pratique « de toute influence idéologique ou politique ». Là aussi, les personnes jugées l’ont été « dans des affaires de droit commun ».

L’Algérie a aussi fait des avancées dans l’égalité hommes-femmes, l’inclusion économique de la femme et la lutte contre les violences faites aux femmes, a rappelé Tebbi.

Au chapitre des libertés syndicales, il a rappelé l’élaboration d’une nouvelle loi garantissant l’exercice de l’activité syndicale, soulignant l’existence de 160 syndicats de travailleurs.

Il a aussi fait état d’efforts pour améliorer les conditions de détention, avec l’ouverture de 21 nouvelles prisons ces quatre dernières années et la fermeture de 13  autres car ne répondant pas aux normes modernes.

Les grâces présidentielles ont touché plus de 119 000 détenus ces trois dernières années, dont 58 000 remis en liberté dans l’immédiat, a-t-il encore fait savoir.

Abderrachid Tebbi a également insisté sur l’importance qu’attache l’Algérie aux droits sociaux et économiques, rappelant que le tiers des revenus de l’Etat est consacré aux transferts sociaux et que 11 millions d’élèves et 2 millions d’étudiants sont pris en charge.

« L’Algérie reconnaît l’universalité des droit de l’Homme mais refuse l’imposition de modèles qui ne prennent pas en comptes les spécificités culturelles, religieuses et historiques de chaque pays », a résumé le ministre de la Justice, après avoir égrené les multiples « garanties » introduites par la constitution de 2020 concernant la liberté d’expression, de presse, de rassemblement et de création d’associations ou de journaux.

Vendredi, l’Algérie a été critiquée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne lors de son examen périodique universel (EPU) au Conseil des droits humains (CDH) à Genève.

Les Etats-Unis ont critiqué l’article 87-bis du Code pénal qui « contiennent une définition exagérément vaste du terrorisme », rapporte le quotidien le Monde. La représentante américaine a demandé à Alger de libérer « les journalistes, défenseurs des droits humains et ceux qui sont détenus en vertu de cette disposition ».

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