Les gardes forestiers sont de retour dans les forêts algériennes. Ils patrouillent et utilisent des drones pour les surveiller dans le cadre de la prévention des incendies et pour la lutte contre les atteintes aux forêts.

En ces temps de canicule, les gardes forestiers patrouillent dans la forêt de Tipaza. La chaîne Web Dzair Tube les a accompagnés. Le bilan est surprenant, en cette période d’Aïd, des campeurs n’hésitent pas à allumer des barbecues dans la forêt.

Dans un 4×4 Mercedes, à côté du chauffeur, la chef d’équipe d’une patrouille appelle par Talkie Walkie à la rescousse les patrouilles voisines. Un cas suspect lui a été signalé. Les services des forêts disposent même de drones d’observation. Aussitôt, sirène hurlante, le véhicule accélère sur la piste bordée d’une végétation dense. Au-delà des arbres qui apportent un peu de fraîcheur dans l’air surchauffé, la mer apparaît au loin.

Campings sauvages et barbecues en pleine canicule

Premier arrêt. Contre le mur en terre d’une maison abandonnée, les gardes forestiers ont découvert un brasero allumé par un jeune homme pour faire griller de la viande. Ils lui demandent de prendre ses brochettes et d’éteindre le feu. Pour l’aider, un garde verse une bouteille d’eau sur le feu.

Le jeune homme ne semble pas prendre conscience de la mesure de son geste, aussi la chef de patrouille rappelle au contrevenant ce qu’il risque, de 2 à 6 mois de prison et une amende de 50.000 à 100.000 Da. Elle se fait pédagogue : « avec des températures de 36 °C et un faible taux d’humidité de l’air, le temps est propice à des départs de feux ».

Plus loin, à nouveau, un jeune campeur organise un barbecue. Des brochettes grillent sur la braise avec quelques pierres autour des braises. À quelques mètres, une tente et une serviette de bain accrochée à un arbre. Manifestement, il s’agit de camping sauvage.

Les gardes forestiers indiquent au contrevenant d’éteindre immédiatement le feu avant qu’ils ne dressent un procès-verbal. Ils précisent au contrevenant que, par arrêté de la wilaya, le camping sauvage est interdit.

Le jeune s’exécute, mais après quelques minutes un garde forestier est obligé de repasser derrière, car de la fumée a réapparu. Il lui fait la leçon : « Savez-vous que ces braises mal éteintes auraient pu déclencher un départ de feu et provoquer un incendie aux conséquences graves ? » Le jeune s’excuse : « je n’avais pas vu ».

Un peu plus loin, à nouveau, un barbecue est organisé. Les gardes forestiers interviennent une nouvelle fois et procèdent à un contrôle d’identité et aux formalités prévues par la loi.

Aux côtés des gardes forestiers assermentés, des saisonniers ont été recrutés et renforcent les patrouilles dans leur ronde.

À proximité de la plage, la patrouille croise un estivant, il se réjouit de la présence des gardes forestiers.

Entre prévention et répression, la tâche des gardes forestiers est immense face à l’inconscience de certains plaisanciers.

Des drones pour surveiller les forêts

Les gardes forestiers avaient délaissé ces missions. Leur retour est salutaire pour la prévention des incendies, mais également des coupes illicites d’arbres et de la protection des aires nouvellement reboisées contre le pâturage sauvage.

En plus des patrouilles motorisées et pédestres, les gardes forestiers utilisent des moyens technologiques comme les drones dotés de caméras pour surveiller les forêts. À Annaba, Sétif, Guelma, et dans d’autres wilayas du pays, des opérations de déploiement de drones ont été effectuées en présence des médias pour sensibiliser les citoyens sur les dangers des campings en été, et mettre en garde les pyromanes et ceux qui ont l’habitude de porter atteinte aux forêts qui sont désormais surveillées.

Cette présence sur terre et dans les airs marque symboliquement le grand retour des gardes forestiers en Algérie. Ces agents, qui ont déserté les forêts à cause du terrorisme dans les années 1990, opèrent le grand retour dans le cadre de la lutte contre les incendies qui se multiplient ces dernières années. En 2021, des feux de forêts d’une ampleur inédite ont provoqué des dizaines de morts, notamment dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa, et ont provoqué d’importants dégâts matériels.

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