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Marche vers Gaza : l’Egypte durcit sa position, la caravane avance

Deux grandes actions d’envergure sont en cours pour tenter de briser le blocus total imposé par l’armée israélienne à la population civile de Gaza.

La caravane Somoud, à laquelle prennent part de nombreux Algériens, est arrivée en Libye. La Global March to Gaza, qui doit partir du Caire pour Rafah, seul point de passage entre l’enclave palestinienne et l’Egypte, a connu des arrestations dans la capitale égyptienne suivies d’expulsions. D’où de sérieux doutes quant à l’issue des deux actions et la possibilité pour les participants d’arriver jusqu’à Rafah.

Ces deux actions surviennent après celle de la Flottille de la liberté partie début juin de Sicile pour tenter de briser l’embargo par la mer. Le navire Madleen, à bord duquel se trouvait une douzaine de militants de nombreux pays, dont la suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée française Rima Hassan, a été arraisonné dans la nuit de dimanche à lundi par l’armée israélienne et dérouté vers le port israélien d’Ashdod.

Ses occupants devraient être expulsés vers leurs pays au plus tard ce vendredi. Une ONG israélienne qui les a assistés a annoncé que six d’entre eux, dont Rima Hassan, étaient en route pour l’aéroport ce jeudi en vue de leur expulsion.

Pendant ce temps, des milliers d’autres militants sont en route pour la ville de Rafah, seule fenêtre sur le monde de l’enclave palestinienne, via l’Egypte. Les participants à la Global March to Gaza, au nombre de 4000 et venus de 80 pays, se sont donné rendez-vous au Caire pour un départ ce jeudi 12 juin vers El Arich, dans le Sinaï, puis vers Rafah, où ils comptent tenter de faire passer à Gaza les énormes quantités d’aide humanitaire bloquées par Israël.

L’Egypte laissera-t-elle passer la caravane Somoud, à laquelle prennent part des Algériens ?

La perspective de leur arrivée sur place inquiète sérieusement le gouvernement israélien. Le ministre de la Défense Israël Katz a annoncé mercredi avoir ordonné à l’armée d’empêcher ceux qu’il a qualifiés de “manifestants djihadistes” d’entrer à Gaza à partir de l’Égypte, indiquant qu’il attend des autorités égyptiennes de faire en sorte qu’ils n’arrivent pas jusqu’à Rafah.

Et c’est ce que semble vouloir faire le gouvernement égyptien. Depuis mercredi, plus de 200 participants à la marche ont été interpellés par la police dans leurs hôtels ou retenus à l’aéroport du Caire.

Selon des témoignages recueillis par l’AFP, ils auraient subi des interrogatoires musclés. Une vingtaine de participants français ont été retenus à l’aéroport pendant 18 heures.

Selon Al Jazeera, les autorités ont commencé à procéder à des expulsions. Un des porte-parole de l’initiative, Seif Abou Kechk a assuré que les organisateurs se sont pourtant conformés à toutes les exigences des autorités, notamment en introduisant les demandes d’autorisation.

Dos au mur, et sous pression d’Israël, l’Égypte a conditionné les visites dans la région frontalière de Rafah par des dépôts d’autorisations au niveau de ses ambassades à l’étranger, et a exigé le respect des procédures officielles.

Ce qui se passe au Caire suscite des interrogations sur le sort de la caravane Somoud, partie lundi de Tunis pour l’Égypte. La caravane est composée essentiellement de militants algériens, tunisiens, marocains, mauritaniens et Libyens.

Ils sont plusieurs milliers, dont au moins 200 algériens. Ce jeudi, les centaines de bus de la caravane sont arrivés à Misrata. Mercredi, ils étaient dans la capitale Tripoli, après avoir traversé mardi la ville de Zaouia. Pour le moment, tout se passe comme prévu et un accueil chaleureux est réservé à la caravane par les populations des villes libyennes traversées. Mais l’inquiétude monte à mesure que la caravane se rapproche de la frontière égyptienne. Quelle sera l’attitude des autorités du Caire ?

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